Une semaine après l'incendie volontaire du pont de Brignoud, la question de son devenir reste en suspens. Des analyses ont été lancées par le département de l'Isère, propriétaire de l'ouvrage, afin de réaliser un état des lieux des dommages.
Le pont de Brignoud est toujours hors d'usage, une semaine après son incendie dans la nuit du lundi au mardi 5 avril. La fermeture de ce point de circulation stratégique du Grésivaudan entraîne d'importantes perturbations. Et cela pourrait durer encore de longs mois.
En plus de l'acier et du béton, les flammes ont endommagé les câbles passant en dessous. RTE et Enedis conduisent actuellement des travaux afin de rétablir la liaison électrique. Mais la question de l'état du pont reste toujours en suspens. Plusieurs analyses sont en cours afin de le déterminer.
"Nous avons des problématiques avec l'amiante qui s'est propagé. Egalement avec des goudrons, des fumées, des suifs émanant des câbles qui ont été endommagés", explique Bernard Perazio, vice-président du conseil départemental de l'Isère en charge des mobilités.
L'heure est encore à la sécurisation de l'ouvrage avant l'arrivée des intervenants. "Une fois cette sécurité établie, nous pourrons faire les prélèvements sur les bétons et les aciers pour voir en laboratoire comment ils se sont comportés", ajoute l'élu.
Tous les scénarios à l'étude
L'ouvrage, datant d'avant-guerre, est composé de trois arches successives qui soutiennent sa base. Son aspect laisse craindre les résultats du rapport d'expertise. Car les aciers ont été mis en surchauffe et le béton a éclaté par endroits.
Dans l'attente, le département de l'Isère, propriétaire de l'ouvrage, envisage plusieurs hypothèses. Le pont pourrait être réparé ou reconstruit avec éventuellement "des passages provisoires, qu'ils soient piétons ou cyclistes", détaille Bernard Perazio. "Nous regardons toutes les solutions avec, également, des transports en commun si nous arrivons à mettre une passerelle piétonne."
Mais une démolition n'est pas à exclure. Dans ce cas, il faudrait reconstruire un nouvel ouvrage en lieu et place de l'ancien. "Nous serions dans un calendrier beaucoup plus compliqué", reconnaît l'élu.
Pour l'heure, il reste donc impossible de savoir si le pont de Brignoud pourra être rouvert. Dans le pire des scénarios, la reconstruction pourrait prendre plusieurs années.
Sur le volet judiciaire, une enquête a été ouverte par le parquet de Grenoble pour identifier les auteurs de cet incendie volontaire. Des activistes d'ultra-gauche sont suspectés selon le procureur qui n'a fait état d'aucune interpellation.