De grandes cornes bicolores, un museau blanc et une robe à la strie caractéristique : la vache Aurochs, une race qui nous vient de la préhistoire, ou presque. Rencontre avec Céline Dervaux, passionnée et éleveuse d'un cheptel à Cour-et-Buis en Isère.
Un petit air de préhistoire, quand les vaches Aurochs de Céline Dervaux accourent, au moment où l'éleveuse les appelle par leurs petits noms.
Une quinzaine de bêtes, un cheptel hors-norme, fondé il y a maintenant 20 ans sur ces terres iséroises de Cour-et-Buis.
On les reconnaît, explique Céline, passionnée, à leurs cornes bicolores, leurs robes et cette strie caractéristique ainsi que ce museau dépigmenté qui éclaire la nuit et leur permet de brouter dans le noir.
Mais est-ce le même animal que l'on voit sur les gravures des grottes de Lascaux ou de Chauvet ? Et bien pas tout à fait. Celui venu de la préhistoire a disparu en Pologne en 1627, chassé par les rois et traqué par les braconniers. Mais au milieu du 20e siècle, deux frères allemands, zoologistes, décident de recréer l'Aurochs. Et mélangent des races de vaches européennes pour s'approcher de l'aspect d'origine.
Aujourd'hui, le cheptel de Céline lui sert à la reproduction, pour vendre des bêtes aux éleveurs faisant commerce de la viande. Mais elle utilise aussi ces vaches rustiques pour des travaux de défrichage. Car l'Aurochs est une redoutable débroussailleuse qui peut s'attaquer à des arbres et les digérer.
Enfin dernier détail, cet aurochs "revival" se nomme officiellement "Aurochs rec", ou reconstitué. Il apporte une petite touche préhistoire qui se fond volontiers dans le paysage.