En dépit d'une baisse constante du nombre d'accidents liés à sa pratique, la chasse n'a pas toujours bonne presse. Pour y remédier, les fédérations iséroises de chasse et de randonnée ont signé une charte visant à favoriser la cohabitation des différents usagers dans les espaces publics et naturels.
Difficile d'oublier le randonneur tué en 2015 en Isère. Ou le promeneur blessé en 2021 en Haute-Savoie. Pourtant, en France, depuis plus de 20 ans, les accidents de chasse sont en constante diminution. Pour changer leur image, les chasseurs isérois ont organisé une opération séduction, à l'occasion du salon "Dimanche en nature", organisé à Saint-Pierre-de-Bressieux, ce dimanche 1er septembre.
De multiples activités étaient proposées gratuitement au public. Parmi les visiteurs, des promeneurs non-chasseurs, plus ou moins sensibles aux arguments de la fédération.
"Je ne suis vraiment pas pour"
"La chasse, ce n'est pas vraiment mon truc, c'est un truc que je ne comprends pas en 2024, avance un père de famille. Après, je peux comprendre que ça reste un sport [que les pratiquants] aiment. Mais c'est vrai que le dimanche et les jours où on a les enfants, je ne suis vraiment pas pour."
"Il ne faut pas non plus tout dramatiser. Les chasseurs ne sont pas tous des tueurs en série ! Ils sont là pour chasser le gibier, mais quand ils voient qu'il y a du monde qui se promène..., tempère une autre passante. Si on se respecte les uns et les autres, je pense qu'il n'y a pas de souci."
Afin d'améliorer la cohabitation des différents usagers, les fédérations de chasse et de randonnée du département prônent le dialogue. Elles ont signé, pour la douzième année consécutive, une charte de bonne cohabitation.
"Faites leur confiance, ils font le nécessaire"
"La fédération de chasse fait énormément de formations au niveau de la sécurité qui portent leurs fruits puisque, depuis deux ans, on a aucun mort non-chasseur, note Danielle Chenavier, présidente de la fédération des chasseurs de l'Isère. On compte six morts seulement sur toute la France."
"Après, on peut communiquer avec nos randonneurs pour leur dire : faites leur confiance, ils ont fait le nécessaire, ils expliquent bien la sécurité, abonde Béatrice Etévé, présidente de la fédération française de randonnée pédestre de l'Isère. Maintenant, on n'est jamais à l'abri d'une personne qui ne suit pas les conseils. Malheureusement, ça existe. Mais on sait que la fédération de chasse en Isère fait beaucoup d'efforts."
La fédération de chasse iséroise forme chaque année 1 400 adhérents à la sécurité, soit 10 % de ses effectifs. Elle a aussi mis en place, dès 2019, une application qui localise les battues en cours. Un promeneur averti en vaut deux, à condition qu'il ait du réseau.