La population de loups continue de s'accroître et de s'étendre en France, et l'Isère ne fait pas exception. En 2022, l'animal a été observé dans trois nouveaux massifs isérois. A l'issue du comité départemental sur le loup, la préfecture de l'Isère dresse le bilan de la présence du prédateur dans le département.
Leur recensement précis est quasiment impossible à établir, mais les indicateurs convergent tous dans la même direction : les loups sont de plus en plus présents en France, avec une population estimée à 921 spécimens. Une démographie dynamique également constatée en Isère.
22 meutes sont ainsi réparties sur le territoire, dont huit meutes interdépartementales, d'après des chiffres communiqués par la préfecture de l'Isère à l'issue du comité départemental sur le loup.
Chartreuse, Chambarans, Bièvre-Bonneveaux : les nouveaux secteurs de conquête
Progressivement, depuis les années 1990, les loups ont pris leurs quartiers dans les différents massifs de l'Isère. Installés d'abord dans le sud du département, ils ont petit à petit colonisés de nouveaux territoires, remontant vers le nord. L'Isère fait ainsi partie des dix départements où le loup est le plus présent en France.
La Chartreuse, les Chambarans et le secteur de Bièvre-Bonneveaux sont ainsi venus s'ajouter -et c'est une nouveauté depuis l'hiver 2021-2022- aux zones de présence permanentes recensées par les autorités.
D'après la préfecture, le niveau de prédation semble stable avec 375 attaques déclarées en 2022, dont 316 ont donné lieu à une indemnisation par l'Etat, soit 13 de moins qu'en 2021.
300 000 euros d'indemnités pour un millier d'animaux tués
Au total, plus d'un millier d'animaux d'élevage ont été tués par le loup, un chiffre en légère hausse par rapport à l'année précédente.
Pour indemniser les éleveurs, l'Etat a déboursé 300 000 euros en Isère (un chiffre constant par rapport à 2021).
16 loups tués en 2022
Face à ces attaques, la préfecture a pris 265 arrêtés de tirs de défense. Ils sont opérés par la trentaine de bénévoles de la louveterie de l'Isère. En cas de récidives d'attaques sur les mêmes troupeaux, un protocole d'intervention est enclenché avec la mise en place de tirs de défense renforcé, puis de tirs de prélèvement si la menace persiste.
Dix loups ont ainsi été tués à la suite de tirs en 2022, six autres individus sont morts de manière accidentelle par collision.
Et si les moutons ou autres ovins restent les principales proies des loups, les bovins sont de plus en plus l'objet d'attaques en Isère.
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Les bovins, proies des loups en Isère
"Une problématique spécifique au département", note Laurent Prévost, le préfet de l'Isère."15% des attaques en 2022 sont contre des bovins et c'est 3 fois la moyenne nationale d'attaques contre les bovins", confiait-il ce mardi sur les ondes de France Bleu Isère.
Un dossier sur lequel planche les autorités dans le cadre de l'élaboration du nouveau plan national d'actions pour 2024 à 2028. Car "les mesures de protection des bovins sont beaucoup plus difficiles à mettre en place", de l'aveu même du préfet.
L'an dernier, l'Etat via le département a co-financé avec des fonds européens 236 dossiers d'aide à la protection des élevages isérois pour un montant global de 2,4 millions d'euros.