En Isère, la production de miel est menacée par les épisodes de gel tardif et la présence d'un parasite particulièrement néfaste, le varroa. Les apiculteurs sont de plus en plus inquiets pour leur rucher.
Marcel Burfin, 91 ans, travaille dans l'apiculture depuis son adolescence. Installé à Dolomieu, en Isère, il a demandé à un vétérinaire de venir examiner ses ruches. Sur les 15 qu'il possède, deux n’ont plus d’activité.
Quand la chaleur arrive avant la fin de l’hiver, la reine pond et certaines maladies peuvent surgir à cause d’un parasite venu d’Asie dans les années 1980, le varroa. Semblable à une tique, il se place dans l’abdomen de l’abeille et l’affaiblit.
"Il commence à se multiplier dès début février alors que ça ne devrait pas être le cas avant le mois de mars", explique Simon Charasse, vétérinaire membre de l'observatoire des mortalité et des affaiblissements de l'abeille.
Le varroa n'est pas la seule menace qui pèse sur ces insectes. Les épisodes de gel tardif peuvent causer une perte conséquente de fleurs, donc de ressources alimentaires. "On a des famines précoces, chose qu'on ne devrait pas observer mais qui sont de plus en plus fréquentes", ajoute le vétérinaire.
Baisse de la production de miel
Au fil des années, Marcel Burfin a vu des insectes mourir sans toujours savoir pourquoi. Depuis le début du siècle, en France, la production de miel a été divisée par deux. "Il s'est passé beaucoup de choses en cinquante ans. Le varroa, on en parle sans arrêt. Avant, il n'y avait même pas de traitement", commente l'apiculteur.
A Poisat, une structure accompagne les apiculteurs : l’Abeille Dauphinoise. Dans l'entrepôt de la coopérative, tout est disponible pour constituer son rucher. "On commande des cadres ou des ruches faits par menuisier français. Les apiculteurs nous téléphonent quand ils sont loin ou se déplacent pour venir chercher leur matériel", expose Patrick Marcireau, documentaliste bénévole au sein du syndicat.
Outre ses actions en faveur des apiculteurs, l'Abeille Dauphinoise joue un rôle éducatif auprès d’un large public. "Le but, c’est de faire connaître la biodiversité et le rôle des abeilles qui vont nous apporter la pollinisation. On va former les enfants dans les écoles pour leur dire que s'ils ont des pommes et des poires, c'est grâce aux abeilles", complète-t-il. Une centaine de personnes sont formées chaque année par le syndicat. L’Isère est le département qui compte le plus grand nombre d’apiculteurs en France.