Un patrouilleur a trouvé la mort après avoir été percuté par un automobiliste mercredi sur l'autoroute A43 en Isère. Un autre se trouve toujours dans le coma. Les salariés de l'Area sont sous le choc après le drame. Une cellule psychologique a été mise en place.
L'émotion était vive vendredi 29 avril au centre de l'Area d'Aiguebelette (Savoie) où des agents se sont réunis pour faire le point sur la sécurité dans leur profession, deux jours après l'accident qui a provoqué la mort d'un de leur collègue. Mercredi, une voiture a percuté trois agents qui procédaient à une opération de balisage sur l'autoroute A43 à hauteur de Ruy-Monceau, en Isère.
Un agent de 54 ans a été déclaré décédé sur place et un autre, âgé de 60 ans, se trouve toujours dans le coma. Le troisième patrouilleur a été légèrement blessé. "Area en deuil" affichaient vendredi les panneaux de signalisation du réseau, rappelant le drame qui a touché les équipes de la société autoroutière. Tous les salariés sont encore sous le choc.
"Jeudi matin, quand j'ai fermé ma porte pour aller au travail, je me suis dit que c'était peut-être la dernière fois. Je n'avais jamais ressenti ça en 33 ans de travail, raconte Christian Demeure, agent chez Area. Sur l'autoroute, il y a des limitations, des procédures, des restrictions et il faut les respecter. On n'est pas des cônes, on est des humains."
Une cellule psychologique mise en place
A l'image de Christian, les 600 salariés de l'entreprise sont profondément affectés. La direction a organisé leur prise en charge via une cellule psychologique. "On a différentes réactions entre ceux qui gardent tout pour eux, ceux qui en parlent tout de suite. On sait que ça va nous prendre beaucoup de temps puisque tout le monde est très marqué par ce qui est arrivé", estime le directeur du réseau Area, Alexandre Claude.
Face à certains automobilistes aux comportements irresponsables, les salariés oscillent entre tristesse et colère. "On voit de plus en plus de téléphone au volant, des comportements de mépris envers nous, des insultes et beaucoup de non-respect dans les balisages, sur la vitesse, sur les voies qui ne sont pas circulées", constate Pierre André, agent autoroutier.
Depuis 2017, aucun accident mortel ne s'était produit chez les agents, mais les chiffres de 2022 sont inquiétants. En quatre mois, le réseau autoroutier national déplore la mort de quatre patrouilleurs durant leur service.
