Projet d'attaque contre Emmanuel Macron : une peine de cinq ans de prison ferme requise contre Jean-Pierre Bouyer, le jugement rendu le 17 février

Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 17 février prochain dans le procès des 13 membres des Barjols, groupuscule d'ultradroite, soupçonnés d'avoir préparé des actions violents dont, pour certains, une attaque contre le président Emmanuel Macron. La peine la plus lourde a été requise contre l'Isérois Jean-Pierre Bouyer, qui aurait joué un "rôle moteur".

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Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 17 février dans le procès des 13 membres du groupuscule d'ultradroite des Barjols, soupçonnés d'avoir préparé une série d'"actions violentes" contre des élus, des migrants ou des mosquées.

A l'issue de trois semaines de débat, des peines allant d'un an avec sursis à cinq ans de prison et une relaxe ont été requises dans ce dossier d'association de malfaiteurs terroriste, que la défense a assimilé vendredi à un "fiasco judiciaire" et à un "voyage en absurdie".

La peine la plus lourde a été demandée contre l'Isérois Jean-Pierre Bouyer, l'ex-numéro 2 des Barjols, qui aurait joué un "rôle moteur" dans un projet d'assassinat d'Emmanuel Macron aux contours flous, dont sont également soupçonnés trois autres des 13 prévenus.

Une menace "réelle"

"La machine judiciaire s'est emballée", a estimé Me Lucile Collot, quand sa consœur Olivia Ronen parlait d'un "voyage en absurdie" entrepris fin 2018 par l'antiterrorisme.

Dans son réquisitoire jeudi, la procureure antiterroriste a reconnu que les projets des Barjols n'étaient pas "tous aboutis" mais a jugé bien "réelle" la menace posée par le groupe fondé en 2017, animé par une "idéologie du chaos" et devenu un "incubateur d'actions violentes", notamment une attaque contre le chef de l'Etat.

Refusant toute "mansuétude" autant qu'une "analyse binaire" de cette association de malfaiteurs terroriste, le ministère public a requis six peines de prison ferme, allant jusqu'à cinq ans, autant de peines avec sursis et une relaxe.

Un "rouleau compresseur"

Après les premières flèches décochées par la défense jeudi contre un "dossier ovni", la parole a été donnée vendredi aux conseils des quatre prévenus soupçonnés d'avoir projeté l'assassinat d'Emmanuel Macron et dont l'arrestation, le 6 novembre 2018 en Moselle, avait lancé l'enquête.

En fait de délinquants aguerris, les policiers antiterroristes avaient ce jour-là interpellé un "SDF édenté, un cancéreux et un handicapé mental", cingle Me Jennifer Madar, qui défend Mickaël I., un sans-domicile écroué cinquante mois dans ce dossier, contre lequel quatre ans ferme ont été requis.

Se met alors en branle, selon l'avocate, un "rouleau compresseur" qui va s'abattre sur "des personnes déjà fragilisées, pauvres, précaires", sur "13 hommes en colère" qui se préparent alors à la première grande mobilisation des "gilets jaunes", le 17 novembre 2018.

"L'accusation a fait fi de ce contexte social", renchérit Me Ronen, qui défend Jean-Pierre Bouyer, l'ex-numéro 2 des Barjols. "Monsieur Bouyer, c'est un gilet jaune, mais ce n'est pas un terroriste", a-t-elle poursuivi, déplorant que ce dossier se fonde sur une notion du terrorisme "de plus en plus élastique" et exhortant le tribunal à ne pas rendre "une décision politique". Une décision attendue le 17 février prochain.

Avec AFP

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