Après des températures record mi-avril dans les Alpes, la neige a fait son grand retour en altitude, bien aidée par des températures basses en provenance du nord. En Isère, un nouveau manteau neigeux a recouvert des stations de ski fermées depuis plusieurs jours.
Yves est tout sourire. Au volant de sa déneigeuse, il a repris du service ces derniers jours, comme en plein milieu de l'hiver : "Ce matin, il a fallu déneiger. C'est le retour des Saints de glace, c'est donc normal qu'il neige en montagne, explique-t-il, bonnet vissé sur la tête. Ce n'est pas étonnant pour moi, j'ai même connu la neige un 15 août. Ce matin, il y avait une vingtaine de centimètres au niveau de la station de Chamrousse."
La station iséroise est recouverte d'un épais manteau blanc depuis quelques jours. De quoi permettre à certains skieurs de rechausser les skis de randonnée : "Il faut prendre les choses comme elles viennent. Il n'y a plus de saison, on fait avec. Du coup, c'est ski de randonnée ce matin, on va profiter de cette belle neige, plutôt que de se plaindre et dire qu'il fait froid", positive une skieuse.
Ce mardi, les amateurs de glisse ont tout le domaine pour eux. Les remontées mécaniques ont fermé mi-avril, sonnant ainsi la fin de la saison hivernale pour la station. Les dameuses au garage, la poudreuse a ainsi recouvert toutes les pentes de Chamrousse.
Si certains parviennent à profiter de ces chutes de neige printanières, d'autres les subissent davantage : "Je fais de l'exercice. Avoir un chalet à Chamrousse, ça entretient la forme", sourit une locale qui tente, pelle en main, de déneiger devant sa maison.
"C'est impressionnant ces températures, il fait vraiment froid. Ce matin, il faisait -7. Ça fait huit jours qu'on est comme ça, alors que mi-avril j'étais en short et débardeur dans mon jardin", poursuit-elle. Le 14 avril dernier pour le dernier jour d'ouverture de la station, les températures avoisinaient en effet les 20 degrés. Les rares skieurs profitaient des derniers télésièges ouverts pour descendre quelques pistes, entourées par des bandes de terre et d'herbe.
"Des variations très brusques"
Ce retour en force de la neige s'explique par un flux du nord, qui amène des températures basses en provenance notamment des pays de Scandinavie. Pour Sophie Tessier, responsable adjointe du centre Météo France des Alpes du Nord, la froideur du climat n'a rien d'inédit : "On n'a pas battu des records. Mais il est vrai que la température fait pas mal le yo-yo. Ce qui est donc assez exceptionnel, c'est de passer brutalement de records de chaleur, avec 30 degrés le 14 avril à Grenoble, à même pas 10 degrés hier le 22 avril."
"Ce sont des variations très brusques, mais nous sommes encore au printemps, entre la saison hivernale et l'été qui approche. C'est une saison où il peut y avoir de grosses variations de températures, poursuit-elle. Ce sont des températures plutôt dignes d'une mi-février que d'une fin avril. C'est assez surprenant et ça dure depuis une semaine."
Ces températures, qui peinent à dépasser les 10 degrés, en plaine, dans les Alpes, devraient perdurer jusqu'en fin de semaine : "Nous allons encore avoir du frais demain et après-demain. Ce flux de nord va se calmer jeudi ou vendredi. Après, nous basculerons dans une masse d'air de sud sud-ouest et on va retrouver des températures de saison avec des maximales entre 18 et 20 degrés. Ce ne sera pas forcément du beau temps", précise-t-elle alors que des pluies passagères pourraient perturber le retour du vrai printemps.