Mila, adolescente iséroise de 15 ans, a reçu insultes et menaces de mort après avoir tenu des propos hostiles à l'Islam sur les réseaux sociaux. Mohammed Moussaoui, nouveau président du Conseil français du culte musulman, a estimé que "rien ne pouvait justifier" cela.
Le nouveau président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a réagi après qu'une lycéenne iséroise a été harcelée sur les réseaux sociaux pour avoir tenu des propos hostiles à l'islam. Mohammed Moussaoui a déclaré vendredi 24 janvier que "rien ne saurait justifier les menaces de mort quelle que soit la gravité des propos tenus".
"C'est la justice qui doit prononcer les sanctions prévues par la loi s'il y a provocation et incitation à la haine", a-t-il ajouté sur Twitter. Cette lycéenne a dû être déscolarisée après un déferlement de menaces sur les réseaux sociaux, en réaction à une vidéo où elle critiquait l'islam. Le parquet de Vienne (Isère) a ouvert deux enquêtes dans cette affaire : l'une visant les menaces de mort, l'autre ayant pour objet de déterminer si les propos de l'adolescente relèvent de la "provocation à la haine raciale".
Communiqué
— Mohammed Moussaoui (@PresidentUmf) January 24, 2020
Rien ne saurait justifier les menaces de mort à l’égard d’une personne quelque soit la gravité des propos tenus. C'est la justice qui doit prononcer les sanctions prévues par la loi s'il y a provocation et incitation à la haine.
Le président de la Fédération de l'Islam (FIF) de France Ghaleb Bencheikh a affirmé pour sa part que "la liberté d'expression et d'opinion est un droit absolu dans notre pays". "Elle ne souffre aucune tergiversation. Menacer une personne de mort est extrêmement grave, en particulier lorsqu'il s'agit d'une mineure", a ajouté le responsable de cette instance laïque, destinée à mieux faire connaître religion et civilisation musulmanes.
De son côté, Abdallah Zekri, secrétaire général du CFCM, a affirmé sur Sud Radio vendredi qu'il était "contre" le fait qu'elle soit menacée de mort. Mais, a-t-il ajouté, "ce n'est pas de la liberté d'expression, c'est des insultes, c'est de la provocation, elle sait ce qu'elle dit".
"Cette fille, elle sait très bien ce qu'elle fait. Qui sème le vent récolte la tempête", a-t-il ajouté. "L'âge n'est pas une excuse, ça lui permet pas d'insulter", a-t-il insisté. "Elle l'a cherché, elle assume. Les propos qu'elle a tenus, les insultes qu'elle a tenues, je ne peux pas les accepter", a-t-il dit.
La vidéo, postée le week-end dernier, a entraîné un flot de réactions, notamment dans le monde politique. Selon le procureur de la République de Vienne, la "gravité des menaces" a "imposé une déscolarisation temporaire et une prise en charge de l'adolescente".