S'il a suivi l'affaire Skripal, du nom de l'ancien espion russe empoisonné en Angleterre, Sergueï Jirnov affirme ne pas vivre dans la peur. Cet ancien agent du KGB, lui aussi considéré comme un déserteur, vit à Chamrousse en Isère. Une équipe de "Complément d'enquête" l'a rencontré.
Le magazine Complément d'enquête diffusé ce jeudi 26 avril 2018 sur France 2 et consacré aux espions, proposait un portrait de Sergueï Jirnov. Cet ancien agent du KGB, réfugié en France depuis la chute de l'Union soviétique, s'est installé dans les Alpes, dans la station de Chamrousse.
De ses années d'espion soviétique, Sergueï Jirnov a gardé quelques réflexes. Il continue à vérifier qu'il n'est pas suivi dans la rue et quand il sort de chez lui, il ne ferme jamais les verrous de la même façon. "Et quand vous buvez du thé, vous pensez qu'il peut-être empoisonné" ? lui demande le journaliste de Complément d'enquête. "Quand je le fais chez moi, non, mais quand quelqu'un m'invite à boire un thé chez lui, je lui pose toujours la question -au polonium 210 ou pas" ?
Depuis l'affaire Skripal, du nom de l'ex-espion russe retrouvé empoisonné en Angleterre, Sergueï pense forcément qu'il peut lui aussi être une cible. Depuis son appartement de Chamrousse où il réside désormais, il affirme pourtant ne pas avoir peur de mourir : "ma seule angoisse dans le contexte actuel, c'est qu'on me fasse mourir et qu'après on fait que je me suis suicidé".
Serguei Jirnov a fait partie de l'élite du renseignement soviétique. Recruté par le KGB, grâce à une "couverture" de journaliste, il s'est d'abord infiltré dans les coulisses de l'ambassade française à Moscou avant d'être envoyé en France. Il a ensuite intégré l'ENA comme étudiant étranger avec comme but de recueillir des informations sur la future élite politique du pays.
Sa carrière prendra fin avec sa démission à la chute de l'Union soviétique. La France lui offrira alors le statut de réfugié politique.
L'histoire de Sergueï Jirnov, "l'espion qui venait du froid" et qui s'est installé dans les Alpes, est à retrouver dans le dernier numéro de Complément d'enquête.