La FFRandonnée, la FFCAM et la FFME appellent au dialogue pour trouver un compromis entre les randonneurs, privés de certains sentiers dans la réserve des Hauts de Chartreuse, et le propriétaire des terres qui en a restreint l'accès. Elles espèrent que cette polémique, survenue à la faveur d'une nouvelle loi, "demeure une exception".
Le conflit qui oppose des randonneurs à un propriétaire privé en Chartreuse semble inquiéter les instances nationales de trois fédérations. Bien que reconnaissant "les droits du propriétaire sur ses terres", les fédérations françaises de randonnée (FFR), des clubs alpins de montagne (FFCAM) ainsi que celle de la montagne et de l'escalade (FFME) font part de leurs préoccupations quant aux restrictions d'accès qui touchent une partie de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse.
Le marquis Bruno de Quinsonas-Oudinot, propriétaire de ces 750 hectares de terres dans cette réserve, a fait poser des panneaux "propriété privée — défense d'entrer" autour d'une partie de son domaine, privant les randonneurs de l'accès à certains itinéraires non balisés.
"Nous déplorons fortement les conséquences d’une telle limitation portant atteinte à la liberté des pratiques sportives et à la libre circulation des personnes acceptées sur ce terrain depuis de plusieurs décennies", réagissent dans un communiqué commun les trois fédérations.
La présence de randonneurs dans cette partie de la réserve avait fait apparaître des tensions avec les chasseurs auxquels le marquis loue une partie de ses terres. Mais depuis la promulgation de la loi "visant à limiter l'engrillagement des espaces naturels et à protéger la propriété privée", le fait de pénétrer sans autorisation dans une propriété rurale peut être sanctionné, même si cette dernière est signalée par de simples panneaux.
Ces restrictions ont soulevé une vague d'indignation chez les pratiquants de la montagne. Une pétition demandant la liberté d’accès à tous à la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse a déjà récolté plus de 33 000 signatures.
La crainte d'un effet tâche d'huile
Se disant "soucieuses et à l’écoute des inquiétudes des pratiquants de sport de nature", les fédérations appellent "à l’organisation rapide d’une réunion entre les différentes parties prenantes pour discuter de cette problématique et rechercher une solution acceptable pour tous."
La FFRandonnée, la FFCAM et la FFME espèrent ainsi "trouver un équilibre entre un libre accès du public à la réserve naturelle sans négliger la propriété privée d’autrui." Car la situation qui se produit en Chartreuse "soulève des préoccupations plus larges quant à l’impact potentiel de cette loi sur l’ensemble du territoire français", reconnaissent-elles.
Les trois-quarts des forêts françaises se situent en effet sur domaine privé. Ce qui fait espérer aux représentants de ces fédérations "que la situation des Hauts de Chartreuse demeure une exception."