"L'entraineur prend une place moteur dans la vie d'un jeune sportif, détaille la réalisatrice. Il lui transmet beaucoup de choses. Il y a une sorte de sacralisation de l'entraineur."
Triple Boucle, c'est l'histoire de trois soeurs passionnées de patinage artistique. Un jour, alors que l'ainée participe à une compétition, leur entraineur attire la plus jeune dans les vestiaires et la viole. Un récit tragique imaginé il y a quatre ans, et qui trouve aujourd'hui une terrible résonnance dans l'actualité.
Briser l'omerta
"C'est quand même révélateur et révoltant de se rendre compte qu'on a pas su protéger ces jeunes sportifs", s'indigne Maëlla Mickaëlle, en référence à la libération de la parole enclenchée par le témoignage de Sarah Abitbol. Dans son livre Un si long silence, l'ancienne patineuse raconte s'être fait violer par son entraineur Gilles Beyer (appelé Monsieur O. dans le livre) lorsqu'elle avait 15 ans.
"Ca éveille une colère en moi, poursuit Maëlla Mickaëlle. Comment on a pu ne pas vouloir ne pas vouloir regarder en face tout ce qui s'est passé dans autant de disciplines différentes ?" Une omerta généralisée qui, selon elle, a pu peser sur la réalisation du projet : "Les financements ont été complexes. A savoir si c'est lié à la thématique abordée... Le film ne s'est pas fait dans les règles d'un financement classique."
Car plusieurs années ont été nécessaires à la finalisation du film, monté avec un budget difficile à boucler et des comédiens amateurs.
Désormais, Maëlla Mickaëlle veut diffuser son film dans les clubs de sport et dans les écoles. Avec comme volonté de sensibiliser les plus jeunes, et de briser les non-dits. Le chemin risque d'être encore long.
Retrouvez la bande annonce de Triple Boucle ici :
MASTER_TEASER TRIPLE BOUCLE STEREO_3 from Maëlla Mickaëlle M. on Vimeo.