Une ZAD à 3500m d'altitude : les Soulèvements de la Terre continuent leur "lutte des glaces" contre un projet de téléphérique

Depuis le samedi 7 octobre, "Les Soulèvements de la Terre" ont installé un campement à 3500 m d'altitude, sur le glacier de la Girose situé entre Isère et Hautes-Alpes, afin de protester contre le projet d'un troisième tronçon du téléphérique de La Grave-La Meije. Ce mardi 10 octobre, les activistes ont été approchés par la gendarmerie.

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"La lutte des glaces", c'est un des slogans choisis par plusieurs associations pour résumer leur  "combat" sur le glacier de la Girose, à près de 3 500 mètres d'altitude. Depuis ce samedi 7 octobre, une dizaine d'activistes du mouvement "Les Soulèvements de la Terre" se relaient sur ce glacier à cheval entre l'Isère et les Hautes-Alpes afin de s'opposer à la construction d'un troisième tronçon du téléphérique de La Grave-La Meije.

"Depuis samedi, on est entre une dizaine et une quinzaine d'occupants en rotation sur le glacier. On est là pour bloquer les travaux. C'est ce que l'on a fait lundi et on est très contents d'avoir pu faire ça et de l'écho médiatique autour de ce projet. On restera tant que le glacier nous accueille et qu'on peut être relayés et ravitaillés. Mais ça devient plus difficile puisqu'il y a des contrôles qui se multiplient dans la vallée", raconte Rosa, une des occupantes.

"Parmi les occupants, il y a des gens qui ont grandi ici ou qui viennent de la vallée ou des vallées alentour. Ils ont vu leur vallée être bétonnée et subir le tourisme de masse. Il y a aussi des gens qui viennent de plus loin et qui sont intimement liés à ces montagnes. On se sent légitimes pour être contre ce projet. On est soutenus par les gens de la vallée et des vallées alentour", poursuit-elle depuis le glacier.

Une mobilisation prévue en faveur du projet

Des travaux préliminaires devaient débuter sur ce glacier en début de semaine. Face à l'occupation des lieux, ils n'ont toujours pas pu commencer ce mercredi 11 octobre. Les activistes expliquent que des survols de la zone sont régulièrement effectués en hélicoptère. Ce mardi, la gendarmerie est intervenue sur place pour "menacer (les occupants) d'une expulsion et annoncer qu'un arrêté avait été pris pour interdire le bivouac".

Fabrice Boutet, directeur de la Sata, le gestionnaire du projet, confirme : "Hier, les gendarmes ont pu discuter avec eux. A priori, selon la gendarmerie, les activistes pourraient redescendre dans la journée de samedi. D'autant plus que le mauvais temps arrive."

Ce même jour, une mobilisation en faveur du projet est prévue à La Grave : "Des élus locaux, des habitants de la vallée et du secteur, des personnes impliquées dans ce projet devraient être présentes. Car elles refusent de se faire imposer des choses par des gens venus d'ailleurs."

Ces travaux sont emblématiques d'un modèle qui est complètement passéiste.

Rosa, membre du mouvement Les Soulèvements de la Terre.

Selon Fabrice Boutet, un discours de "désinformation" a été entrepris par les activistes autour d'un projet qui, d'après lui, "ne menace pas le glacier" et qui ne ferait pas la part belle à "la bétonisation et au tourisme de masse". "On nous a même reprochés de vouloir in fine réaliser une liaison avec la station des 2 Alpes. Or, c'est faux. Nous l'avons même inscrit dans le PLU", ajoute le directeur de la Sata. Il annonce par ailleurs qu'il compte porter plainte "sur tous les sujets où nous avons été floués", car, selon lui, "des dégradations ont été commises" sur des installations ou du matériel.

Pour les activistes, ce combat dépasse le cadre de la simple remontée mécanique : "Ces travaux sont emblématiques d'un modèle qui est complètement passéiste. Il a permis, il y a bien longtemps, à plein de gens de continuer à vivre. Le tourisme a permis à des gens de vivre ici. Mais aujourd'hui, il est complètement délétère et on pense qu'il faut arrêter d'artificialiser la montagne. Ce glacier, qui est en train de fondre sous nos pieds, vaut mieux qu'un énième téléphérique."

Un lieu unique

Le domaine de La Grave-La Meije est considéré comme un haut-lieu du ski de poudreuse avec une seule piste damée sur le glacier. Il attire donc des skieurs confirmés du monde entier, adeptes de cet environnement sauvage où la nature a presque tous les droits, hiver comme été. Une spécificité que toutes les parties souhaitent conserver. Elles achoppent cependant sur les moyens d'y parvenir.

Actuellement, deux tronçons de télécabines permettent de monter à l'entrée du glacier de la Girose. Puis, pour accéder tout en haut, à 3 500 mètres d'altitude, il faut rejoindre à pied le vieux téléski ou se faire tracter par une dameuse. Le téléski, vétuste, fonctionne au fioul. Tous s'accordent sur l'idée qu'il faut le démonter.

Les partisans du troisième tronçon veulent le remplacer par un téléphérique moderne qui partirait directement de l'arrivée des télécabines, à 3 200 mètres, pour rallier le Dôme de la Lauze (voir ci-dessous).

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