À partir de vieux skateboards, Thierry Laporte réalise des objets d'art. Stylos, bijoux, diffuseurs de parfum… Dans son atelier installé à La Tour-en-Maurienne (Savoie), il collecte des planches venues du monde entier pour leur donner une seconde vie.
Dans l'atelier de Thierry Laporte, à La Tour-en-Maurienne (Savoie), les planches de skateboard en bout de course s'accumulent. Usées jusqu'à la corde, bonnes pour la casse. Enfin presque. Le président de l'association des bénévoles du skatepark de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) s'est donné pour mission d'offrir une seconde vie à ces objets.
"Un skateboard, c'est fait de sept plis d'érable canadien en général. Une matière incontournable pour faire un bon skateboard", sourit Thierry Laporte. L'artisan découpe la planche, étape par étape. À commencer par le grip, la partie supérieure d'une planche. "En une bonne journée, j'arrive à faire jusqu'à 70 plateaux dégrippés." Le but : garder un maximum de plis de couleur pour réaliser de nouvelles pièces.
"Le skate, c'est un peu comme une religion"
Récupérées par-ci par-là auprès de skateurs de passage, les planches proviennent de tous les coins de la planète. Une matière première que Thierry transforme en objets d'art. En fonction de la quantité de bois à sa disposition, l'artisan détermine l'objet qu'il va pouvoir réaliser. "Là, je sais que je vais pouvoir faire un stylo." Pour le concevoir, Thierry Laporte utilise une technique de découpage bien précise : "le rabotage micrométrique", afin de découper le plus finement possible les plis d'érable.
Dans l’atelier d’à côté, l'artisan passe à la finition. Un usinage méticuleux transforme les lattes de bois en objets. Chaque pièce est unique. "Quand je découpe une planche, la priorité, c'est de garder la partie la plus saine pour créer un couteau qui est mon produit d'appel, le produit que je fais depuis le début", explique-t-il.
"Avec les chutes", il conçoit aussi des stylos, tire-bouchons, bijoux, vaporisateurs à parfum. "Quand on crée un couteau, en général, il y a trois morceaux de skate différents. On a un peu l'âme de trois skateurs différents dedans. On ne sait pas d'où ils viennent, c'est un peu mystérieux. "
Passées entre les mains expertes de Thierry, les planches recyclées retrouvent une deuxième vie et une âme. "Le skate, c'est un peu comme une religion. La planche est un objet culte. Et pour les skateurs, l'idée de lui donner une seconde vie, c'est quelque chose d'important."