La Fabrique du Ski est pour le moins atypique. Il y a 5 ans, Christian Alari, ingénieur mécanicien a fait le pari de s'installer dans le Vercors et de créer ses propres skis sur mesure. La réussite est au rendez-vous, même si la crise sanitaire et économique qui sévit le fragilise
A l'heure de la délocalisation, la Fabrique du Ski est atypique. Chritian Alari, ingénieur mécanicien chez une grande marque de skis a tout plaqué pour s'installer à son compte, en plein coeur du Vercors.
Avec des amis il a donné naissance à la Fabrique du Ski, d'abord à Saint-Pierre de Chartreuse. Désormais installé à Villard-de-Lans, il imagine, conçoit et manufacture des skis sur mesure et hauts de gamme. Celui qui se considère avant tout "comme un artisan" a mis au point une technologie particulière brevetée et utilise pour ses créations un matériau étonnant ...le noyau de bambou. .
Pourquoi le bambou ? "Le bambou se distingue par son absorption des chocs. Il filtre les parasites et procure une stabilité quelques soient les conditions de neige. Grâce à sa résistance à l’humidité et aux températures basses, il permet aussi de réduire notre impact environnemental".
Un "secret" de fabrication qui explique en partie la réussite de la petite entreprise, mais pas seulement. Christian Alari met un point d'honneur à tester en temps et conditions réelles les prototypes qu'il imagine : " C'est essentiel de pouvoir les tester, le fait d'être à cinq minutes des pistes, de pouvoir les essayer dans la neige est primordial, on passe beaucoup de temps sur le terrain en réalité"
"Cette année blanche nous fragilise, nous avons besoin de l'hiver pour passer l'été"
Et le passioné de glisse raconte : "Il nous arrive de concevoir un prototype en une journée, sur demande, on le dessine, le lendemain on le fabrique et on peut tout de suite aller le faire glisser".
La réussite est au rendez-vous. L'an dernier, plus de 450 paires de ski sont sorties de l'atelier. Le modèle "Coeur de glace" a même été remarqué et primé "ski de l'année" dans la presse spécialisée " une reconnaissance importante pour nous" explique Christian Alari, " en catégorie piste, alors que nous sommes face aux plus grands".
A l'heure de la fermeture des remontées mécaniques, les commandes ont évidemment chûté, de moitié. Comme tous les acteurs de la montagne, "nous avons besoin de l'hiver pour passer l'été. Cette année blanche comme tout le monde nous fragilise " assure le fondateur de la Fabrique.