Qui n'a jamais pris le petit train de la Mure ne serait-ce qu'une fois... ne connaît pas l'Isère. Le serpentin rouge aujourd'hui touristique est un personnage du passé minier matheysin. Bloqué par un éboulement sur son trajet en 2010, il est prêt à repartir.
Tout s'est arrêté le 26 octobre 2010, quand la falaise s'est écroulée sur son trajet. Les travaux ont été colossaux et ont duré des années d'autant que l'on a fait subir au train d'autrefois un véritable lifting, plus même, une métamorphose.
Il est ainsi passé à l'ère électrique, les wagons ont été entièrement restaurés et sa gare flambant neuve est méconnaissable.
Les premiers tests de circulation doivent démarrer le 23 avril. De quoi ravir le maire de la Mure qui voit en lui un outil essentiel de développement touristique, pour sa commune mais pour le rayonnement de l'ensemble du territoire au sens large : "nous pensons accueillir plus de 120 000 passagers chaque année- contre 90 000 dans le passé-et ce sont des personnes qui consomment et découvrent du même coup notre région, il ne faut pas oublier que le tourisme est une économie, et qu'il crée des emplois" s'enorgueillit Eric Bonnier.
En attendant à Saint-Georges- de- Commiers, le maire, lui, a le blues, à plus d'un titre :" le petit train ne passera pas par ici, comme il le faisait autrefois, je le vis d'autant plus mal que mon grand-père conduisait la loco, et que mon père était en charge de l'entretien de notre petite gare" se désole Norbert Grimoud.
Il avait d'ailleurs déposé un recours contre le projet en 2017, estimant "que sa commune avait été oubliée alors que son histoire est liée à celle du petit train".
Pour faire fonctionner la ligne sur 15 kms de voies ferrées, 11 postes à temps plein et 23 autres, saisonniers, vont être crées. Si tout va bien, le Petit Train reprendra du service en juin, voire en mai.
"La plus belle ligne touristique des Alpes" devait être remise en service en juillet 2020. Mais en raison la crise sanitaire, les travaux démarrés en 2017, dont le calendrier était déjà "très tendu", n'ont pas pu être réalisés à temps.
Car au programme figuraient aussi un restaurant et une promenade panoramique jusqu’au Belvédère du Grand Balcon donnant sur le lac du Monteynard ainsi qu’un arrêt à la Mine image qui valorise l’histoire minière du territoire.
D’un coût total de 26,6 millions d’euros, les travaux sont pris en charge à hauteur de 15,8 millions d’euros par le Département. Les autres acteurs publics sont la Communauté de communes de la Matheysine (2 millions d’euros), la Région (2 millions d’euros) et l’Etat (160 000 euros).
La billetterie en ligne sera en service dès mi-avril pour pouvoir réserver des places pour la période des grandes vacances.