L'Isérois Ludovic Guillot-Diat a remporté le titre de champion du monde de snowboard lors de la saison 2022/2023 du Freeride World Tour (FWT). Une preuve pour le Villardien que, même à 37 ans, il est possible de remporter un sacre mondial.
"La discipline du freeride et du Freeride World Tour (FWT, le championnat du monde, ndlr) me faisaient rêver. Vraiment. Quand je regardais ces riders à la télé, j'avais les yeux qui pétillaient. Je disais que je rêverais de faire ça un jour. Et aujourd'hui, je suis champion du monde de la discipline. C'est magique", raconte Ludovic Guillot-Diat.
À 37 ans, l'Isérois est devenu champion du monde de snowboard freeride, fin mars, après l'annulation de l'ultime étape de la saison à Verbier. De fortes rafales de vent et d'importantes précipitations neigeuses, en Suisse, avaient rendu la face du Bec des Rosses impraticable. La décision de l'organisation avait acté le sacre mondial de Ludovic Guillot-Diat.
"J'aimerais vraiment, avant la fin de ma carrière, gagner à l'Xtreme de Verbier. C'est un rêve d'enfant, explique le snowboardeur. Mais ça fait partie du jeu."
Face aux jeunes
Malgré cette annulation, le Français a décroché le premier titre mondial de sa carrière, à un âge peu commun pour une discipline de plus en plus prisée par les jeunes riders. Alors quel est le secret de Ludovic Guillot-Diat pour performer à son âge et après déjà sept saisons passées sur le circuit FWT : "Ca se joue à pas grand chose. Il y a un état mental, une forme physique mais aussi de la réussite, ça fait partie du sport. Tout s'est enchaîné pour réussir à décrocher le titre."
"Les jeunes vont mettre beaucoup plus de freestyle dans les faces, avec de la fougue. Moi, j'ai l'expérience qui va m'apporter de la régularité et cette constance me permet d'encore tirer mon épingle du jeu", continue-t-il.
En plus de l'âge, Ludovic Guillot-Diat a dû composer avec d'importantes douleurs tout au long de la saison : "Ténacité, résilience et persévérance sont vraiment les mots qui ressortent pour qualifier ce titre. Comme tous les sportifs, j'ai eu des hauts et des bas dans ma carrière. J'ai eu des blessures dont une grosse blessure sur une étape du FWT aux Etats-Unis. J'ai été opéré du genou, j'ai passé un mois à Capbreton sous morphine. J'avais un genou énorme qui n'allait pas bien. La rééducation a été compliquée. Après une troisième opération, (...) j'ai encore des douleurs."
Le Vercors sur le casque
Ludovic Guillot-Diat est revenu chez lui, à Villard-de-Lans pour fêter son titre. Malgré 20 années passées sur les circuits professionnels, l'Isérois reste toujours autant attaché au Vercors : "Je suis un enfant du pays. J'ai même eu un bar pendant sept ans sur la place du village. Tout le monde me connaît ici, et je connais beaucoup de monde. Après un titre mondial, quand tu passes dans Villard, c'est vrai que tu dois t'arrêter assez souvent."
Pour l'Isérois, ce titre est la preuve qu'il est possible de devenir champion de freeride en venant d'un massif réputé, avant tout, pour ses domaines nordiques : "Ca a un goût particulier. La plupart des concurrents viennent de Chamonix, ou d'autres grands domaines. Mais, à Villard, on a quand même un terrain qui nous amène beaucoup de forêts et de canyons. C'est un spot d'entraînement que j'arrive vraiment à utiliser, je le connais comme ma poche."
"Dans mes débuts dans le freeride, les gens voyaient 'Villard-de-Lans' inscrit sur mon casque. Ils se demandaient si c'était possible, ils ne comprenaient pas. Au final, on peut venir du Vercors, faire du freeride et remporter un titre en venant de Villard-de-Lans", s'amuse-t-il.
Et il compte conserver cette étiquette du Vercors encore au moins une année : "J'ai pas du tout envie d'arrêter. Je me sens bien physiquement. J'aimerais bien aller décrocher un second titre mondial l'année prochaine."