La préfecture de l'Isère a organisé ce week-end un exercice de secours spéléo dans la nuit et dans la neige. Une première depuis 20 ans, qui a mobilisé de nombreux spéléologues bénévoles mais aussi des pompiers spécialisés. Immersion dans l'obscurité.
Branle-bas de combat dans la nuit. Au-dessus de la station de Lans-en-Vercors, en Isère, plus d'une centaine de spéléologues bénévoles, mais aussi des pompiers spécialisés du Grimp (groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux, ndlr), des sauveteurs du secours en montagne de la CRS Alpes et du PGHM, se sont réunis pour un exercice du spéléo secours à l'initiative de la préfecture.
Un exercice hivernal, de nuit et dans la neige : cela n'avait pas eu lieu depuis 20 ans. Tous les secouristes se sont retrouvés, par des températures négatives, autour de trois cavités différentes du scialet de la Chique.
Une victime factice est déposée au fond d'une des grottes, à 117 mètres de la surface. Les secouristes vont devoir plonger dans l'obscurité pour lui porter secours : un exercice difficile avec quatre rappels de 15 à 27 mètres de haut.
Patience et détermination
Une liaison radio est établie avec un camp de base situé à l'entrée du scialet. Elle permet de suivre en temps réel ce qui se passe au fond de la grotte. En plus de cette liaison, des spéléologues remontent régulièrement pour effectuer des rapports. "Je suis cramé. J'ai les bras qui tétanisent, c'est un truc de malade", confie l'un d'eux à la sortie du scialet avant son rapport.
À moins 117 mètres, la victime a été atteinte. Les secours s'attellent désormais à la faire remonter sur une civière à travers les méandres du dédale souterrain : une longue manœuvre, délicate et très technique. En surface, on se prépare en installant un "point chaud", parce qu'il va falloir tenir dans la durée, rester efficace malgré le froid et la fatigue. Cet exercice au scialet de la Chique a duré toute la nuit : une soirée d'apprentissage en conditions réelles qui a demandé patience et détermination.