Reconnaissables à leur uniforme, les secouristes de haute montagne interviennent sur tout le département de l'Isère, de jour comme de nuit. Peu importe les conditions météorologiques, ils se déplacent à l'aide de l'hélicoptère Dragon 38. Et en cette période de vacances scolaires, les interventions sont nombreuses.
Un grand faisceau lumineux balaie les sommets blancs. Au loin, les lumières de la ville apparaissent. Silhouettes rouges parées de casques orange, les secouristes de montagne survolent les Alpes. En cette glaciale soirée de février, ils s’entraînent aux gestes de sauvetage de nuit. Formés tout au long de l’année, ils œuvrent dans des conditions difficiles.
Avant d’entamer la descente en hélicoptère, le secouriste de la CRS Alpes vérifie d’abord sa chaîne de connexion. Hélitreuillage, pose et dépose, appui patin pour les pilotes, sans oublier la recherche de repères à la lunette thermique... Les professionnels répètent les gestes méthodiquement. “Coulée sur la droite, alerte l’équipage. À deux mètres du sol. La machine est stable.”
10 % des secours ont lieu la nuit
“On a déposé un premier secouriste. Il a vérifié la zone, qui était acceptable, et on a envoyé un deuxième secouriste, détaille Grégory Lebreton, secouriste à la CRS Alpes de l'Isère. En réel, et si on avait besoin de porter assistance à une victime ou à un alpiniste embarré, on l’aurait conditionné pour le remonter à l’hélico.”
Seuls 10 % des secours en montagne s’effectuent de nuit. Mais les gestes restent les mêmes le jour. En Isère, les opérations de sauvetage sont effectuées alternativement par les équipages du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et ceux des CRS Alpes. À bord de l'hélicoptère Dragon 38, ils se déplacent d’une crête à l’autre.
Avec ses 250 kilomètres de pistes, la station de ski de l’Alpe d’Huez attire 102 000 skieurs par heure. En cas d'accident, c'est le Dragon 38 et son équipage qui interviennent. L’appel aux secours est d’abord transmis au poste d’Huez. Le temps de prendre baudrier, cordes et matériel de sauvetage : en quelques minutes, les secouristes sont prêts à décoller.
L'indispensable Dragon 38
Direction le massif des Grandes Rousses. “C’est entre le télésiège du Lièvre Blanc et DMC.” La médecin urgentiste du Samu, Émilie Maubert, a rejoint l'équipage. “On part sur une suspicion de fracture du fémur.” À leur arrivée, la victime a déjà été mise en barquette par les pisteurs. “Et quand je touche ici, ça vous fait mal ?”, s’enquiert l’urgentiste.
“Comme elle est immobilisée, elle n'est pas trop douloureuse, donc je privilégie l’évacuation rapide plutôt que de rester ici, et de prendre le temps de poser une voie. Étant donné que la douleur est supportable pour la dame.”
La patiente arrivera à l'hôpital Sud de Grenoble moins de dix minutes plus tard. Pour les secouristes, c'est mission réussie. Une, parmi tant d’autres effectuées en cette période de vacances scolaires et de haute activité dans les Alpes.