Soupçonné d'agressions sexuelles, un homme a été placé en détention provisoire "sous X" à Vienne en Isère. La justice n'a pas réussi à l'identifier en raison de son mutisme absolu.
Poursuivi pour deux agressions sexuelles commises à Vienne en Isère, un homme a été placé en détention provisoire "sous X", selon une information du Dauphiné Libéré, confirmée par la procureure de la République de Vienne Audrey Quey, contactée par l’AFP. "C’est la première fois en 20 ans que cela m'arrive", a déclaré à l'AFP la procureure de la République.
L’homme "qui doit avoir la trentaine", aurait commis des attouchements sur une jeune femme courant août et sur une adolescente le 11 septembre dernier, dans la gare de Vienne, "où il zonait". Sans aucune affaire sur lui, il était arrivé dans la région "avant l'été", selon la magistrate.
"Ce monsieur comprend, mais ne veut pas parler"
Interpellé, il est resté silencieux tout au long de ses deux gardes à vue. "C'est un droit, le droit au silence […], mais jusqu'à maintenant, il n'a pas voulu donner d'indications" sur son identité, indique la procureure. Aucune pièce d’identité n’est retrouvée sur lui, et inconnu des services de police, des centres d’accueil et des sans-abri, des hôpitaux et des services psychiatriques, les policiers ne parviennent pas à l’identifier.
Pourtant, l’homme n’est pas muet. Trois témoins, dont un usager de la gare de Vienne, ont affirmé aux enquêteurs avoir entendu le suspect parler en français. "Ce monsieur comprend, mais ne veut pas parler", ajoute la magistrate.
Toujours muet face au juge
Lundi 18 septembre, l’inconnu était jugé en comparution immédiate. Audience durant laquelle le président a tenté d’en savoir plus : "Nous ne disposons de rien : ni de votre identité, ni de votre adresse, ni de votre situation pénale. Donnez-nous au minimum un prénom, afin de vous humaniser au cours de votre procès", rapporte Le Dauphiné. Là encore, l’accusé est resté totalement muet.
Le tribunal a finalement ordonné une expertise psychiatrique et l'homme a été placé en détention "sous X" dans l’attente de son procès, le 16 octobre prochain.
