Dans l’agglomération de Roussillon, en Isère, deux lignes de transports scolaires sont à l’arrêt faute de conducteurs. Une centaine d’élèves est concernée et doit se rendre à l’école par ses propres moyens. La situation ne devrait pas s’améliorer avant la semaine prochaine.
Mauvaise surprise pour certains parents d’élèves de l’agglomération de Roussillon, en Isère. Le 31 août dernier, veille de la rentrée, ils ont appris que les transports scolaires ne pouvaient pas desservir leur commune "faute de conducteurs". La mairie de Roussillon a également partagé l'information sur sa page Facebook.
Deux lignes sont à l’arrêt pour une durée indéterminée. La ligne ROU01 "La Chapelle-Roussillon/Salaise-sur-Sanne", qui part de Ville-sous-Anjou et dessert la cité scolaire Jeanne-d’Arc et le collège Jean-Ferrat de Salaise-sur-Sanne. Ainsi que la ligne ROU02 "Sablons-Salaise-Roussillon", qui relie Chanas aux deux établissements. Au total, 115 élèves de ce secteur sont concernés et doivent se rendre en cours par d’autres moyens.
200 conducteurs à trouver en urgence
La fermeture de ces deux lignes s’explique par une pénurie de conducteurs de cars scolaires. Les agents de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, responsable des transports de la maternelle au lycée, ont passé l’été à négocier avec les transporteurs pour trouver des solutions.
"Au moins de juin, il manquait 1000 chauffeurs pour la rentrée, soit 350 élèves impactés, explique Paul Vidal, conseiller régional délégué aux transports scolaires et interurbains. On a réussi à minimiser l’impact en trouvant 800 conducteurs. Sur 35 000 élèves en Isère, seule une centaine n’a pas de transports. Mais j’ai conscience qu’on ne peut pas rester dans cette situation".
Selon le conseiller régional, le métier de conducteur scolaire serait en tension depuis la crise du Covid-19 : "Avec les confinements et la fermeture des écoles, beaucoup de conducteurs de cars se sont reconvertis dans le transport routier. Et ils ne sont jamais revenus aux transports scolaires. Les transports urbains bénéficient aussi d’une meilleure convention collective et attirent davantage les professionnels qui vivent dans les zones proches des grandes agglomérations comme Lyon et Grenoble". "On cherche du côté des jeunes retraités et des agriculteurs qui cherchent un complément de salaire" ajoute-t-il.
Il y a des points de tension pour cette rentrée, notamment dans le Nord-Isère, du côté de Vienne et de La Côte-Saint-André
Laurent Wauquiez
À la pandémie s’ajoutent aussi des conditions salariales pas toujours attractives. Un chauffeur de car travaille rarement à temps plein, seulement le matin et le soir, avec des contrats de 28h par semaine payés à peine plus que le Smic horaire. Interviewé par nos confrères du Dauphiné Libéré, le président de la Région (LR) Laurent Wauquiez avait lui-même reconnu "des points de tension pour cette rentrée, notamment dans le Nord-Isère, du côté de Vienne et de La Côte-Saint-André" ainsi que "des salaires pas assez élevés".
Des minibus comme alternative ?
Bien que non compétente en matière de transports scolaires, la commune de Roussillon a décidé d’aider la Région à trouver des solutions à court terme. "Nous allons diffuser une annonce sur les réseaux sociaux de la commune pour trouver des conducteurs de minibus, annonce le maire (DVD) Robert Duranton. Ces véhicules permettent de transporter jusqu’à 9 personnes seulement avec un permis B". Ce dernier songerait même à faire appel à des employés municipaux pour conduire les élèves.
Le maire, qui effectue son deuxième mandat, admet ne "jamais avoir été confronté à une telle situation" lors des précédentes rentrées scolaires.
De son côté, la Région assure "être sur tous les fronts" pour trouver des solutions, mais reconnaît que la fermeture des lignes de car dans le Nord Isère devrait durer "au moins jusqu’à la semaine prochaine".
