"Le village serait orphelin" : leur pharmacie risque de disparaître, élus et habitants se mobilisent en Isère

Dans le nord de l’Isère, les habitants de Pont-Evêque se mobilisent pour sauver leur pharmacie du centre-ville. Cette officine historique et familiale, mise en redressement judiciaire, a baissé le rideau ce vendredi 16 juin. Impensable pour les élus de la commune qui ne comptent pas en rester là.

Elle existait depuis 1967. La pharmacie du centre-ville de Pont-Evêque, en Isère, a fermé ses portes ce vendredi 16 juin. Peut-être définitivement. Pour Martine Faïta, maire de cette commune de 5 600 habitants, cette nouvelle est impensable.

Si cette pharmacie fermait, le village serait orphelin.

Martine Faïta, maire de Pont-Evêque,

à France 3 Alpes.

L’édile a lancé une pétition intitulée "pour le maintien d’une pharmacie au centre de Pont-Evêque". Cette dernière a déjà recueilli plus de 1500 signatures. "Il est impossible d’accepter cette fermeture qui va pénaliser les habitants" ajoute l’élue.

Agée de 87 ans, Monique, une cliente fidèle, reste incrédule. "Les salariés de cette pharmacie sont serviables, ils m’apportent même, parfois, des médicaments chez moi" confie l’habitante. "On ne s’attendait pas à recevoir autant de soutien" ajoute Loris, préparateur en pharmacie.

Très affecté par la fermeture de sa pharmacie, Alexandre Cochet et ses quatre salariés peuvent compter sur le soutien des habitants. "Si j’ai fait ce métier, ce n’est pas pour vendre des boîtes de médicaments mais pour participer au soin et au lien social de la commune" souffle-t-il.

Quel avenir pour cette officine placée en redressement judiciaire ?

La commune de Pont-Evêque compte deux officines. Suite à des problèmes de trésorerie, la pharmacie familiale du centre-ville a été placée en redressement judiciaire. Une employée a alors souhaité acquérir cette boutique iséroise mais le tribunal de commerce de Vienne a tranché en faveur d’une autre offre : celle du deuxième pharmacien de la commune qui, en ne rendant la licence de cette officine à l'ARS, signifie son souhait de la fermer. "Pourquoi, aujourd’hui, une grosse phamarcie veut tuer la petite ?" s’interroge Martine Faïta, maire de Pont-Evêque.

La mairie étudie actuellement un possible recours. Ce vendredi 16 juin 2023, de nombreux habitants de la commune se sont rassemblés pour dire "non" à la fermeture de leur pharmacie. Pour eux, ces deux pharmacies "peuvent coexister". Les habitants ne comptent pas cesser le combat.

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