La restauration de la mosaïque représentant le Dieu Océan touche à sa fin. Cette œuvre spectaculaire a été acquise par la ville de Vienne (Isère) en 2017, sa restauration marque le point final d'une histoire rocambolesque.
Six mètres de long et deux mètres de haut. Dans les ateliers du musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal (Rhône) c'est un chantier d'exception qui touche à sa fin. Celui visant à restaurer un joyau de l'archéologie viennoise, la spectaculaire fresque représentant Océan, dieu de toutes les eaux, mers, fleuves et rivières. La mosaïque, datant du IIe siècle après J.-C., a été découverte en 1845 dans une maison de Vienne, en Isère, puis renfouie avant d'être mise au jour une nouvelle fois 20 années plus tard.
"Le propriétaire a décidé de la faire installer dans une maison qu'il faisait construire à quelques mètres de cette fouille. Elle restera dans sa maison comme pavement de couloir jusqu'en 1974. Puis il vend sa maison. A nouveau, on perd la trace de la mosaïque qui réapparaît en juillet 2017 au cours d'une vente à l'hôtel des ventes de Monte-Carlo", retrace la responsable des collections archéologiques des musées de Vienne, Virginie Durand.
C'est à ce moment, en 2017, que la mairie de Vienne rachète l'œuvre, à l'époque en 15 fragments. Commence alors un long travail de nettoyage, à la vapeur d'eau puis au scalpel. Centimètre par centimètre, la mosaïque reprend des couleurs et le puzzle se met en place.
Fin de chantier en juillet
"On a quand même quelques documents qui nous sont parvenus, dont une photo qui a été faite sur le site au moment de la découverte, ajoute Noémie Lacoque, conservatrice et restauratrice. La mosaïque fonctionne par symétrie, donc on peut resituer les éléments les uns par rapport aux autres. Il y a aussi la trame géométrique qui nous indique des éléments fixes."
Après six mois de travail acharné, la pierre a retrouvé tout son éclat et la fresque une unité. Il reste maintenant à compléter les parties manquantes mais en respectant une logique, car certaines ne sont pas d'origine.
"On partirait, pour les parties antiques, sur un comblement à base de chaux qui vise à être le plus discret possible pour combler les trous et consolider la mosaïque. Par contre, sur les parties modernes qui ont été conçues comme un sol d'usage, on partirait sur une restitution de la partie manquante en tesselles pour redonner cette évidence d'un sol conçu pour qu'on marche dessus", explique Christophe Laporte, conservateur et restaurateur.
La fin du chantier est prévue au mois de juillet. La fresque sera ensuite stockée avant de rejoindre le futur musée de l'histoire de Vienne, annoncé pour 2022.