On connaît le montant des dotations des cinq sites du Loto du patrimoine en Normandie. La Mission patrimoine a dévoilé, jeudi 19 décembre 2024, les sommes allouées pour la restauration des 100 sites en France. En Normandie, il y en a cinq.
Cinq sites normands, un par département, vont bénéficier d'un soutien financier, grâce au loto du Patrimoine de et ses jeux à gratter, proposés par la Française des jeux (FDJ).
Pour rappel, chaque ticket est vendu pour 15 euros, dont 1,83 euro, reversés à la Fondation du patrimoine. Le public pouvait également jouer à l’un des sept tirages dédiés à la Mission patrimoine du 7 au 21 septembre 2024.
Les sommes vont de 130 000 à 300 000 euros. En Seine-Maritime, le Clos-Masure de Guillerville a été remplacé par le manoir du Catel à Ecretteville-lès-Baons.
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Église Sainte-Trinité à Falaise (Calvados) : 300 000 euros
Contemporaine de Guillaume-le-Conquérant pour ses parties les plus anciennes, l’église qui reflète le patrimoine médiéval de la région va recevoir 300 000 euros.
Faute de moyens, l’église de la Trinité n’a pas pu bénéficier d’une restauration en bonne et due forme après les bombardements de 1944. Sa dégradation a donc continué et elle est aujourd’hui dans un état général particulièrement préoccupant.
La première tranche de travaux porte sur la restauration du porche Renaissance, des bas-côtés Nord et l'assainissement général. Fin des travaux prévus en septembre 2025.
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Ancienne rubanerie à Saint-Aubin-de-Scellon (Eure) : 130 000 euros
À la fin du XIXe siècle, des dizaines d'ouvriers s'affairaient dans cette bâtisse sur des machines à tisser, pour fabriquer des rubans, très en vogue à l'époque. 130 000 euros ont été accordés à cet édifice aujourd'hui en état de délabrement. Ses propriétaires veulent donner une seconde vie à ce vestige de l'histoire locale.
Le projet consiste à transformer cet ancien site industriel, du XIXe siècle en lieu d’accueil. "Le projet reste à affiner, mais il pourrait y avoir une activité d’hébergement en parallèle de l’organisation de stages et séminaires tournés vers le terroir, la cuisine et la permaculture."
Il faudra d'abord réaliser des travaux de menuiseries et de restauration de la charpente et de la couverture. Fin des travaux estimés à l'été 2025.
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Ancienne église Saint-Paul à Granville (Manche) : 300 000 euros
300 000 euros vont être attribués à cet emblème qui domine la cité portuaire. Édifiée en 1894, l'église Saint-Paul se distingue par son architecture de style romano byzantin, inspirée de l'éclectisme de la fin du XIXe siècle.
Mais en 2003, un bloc de béton provenant du dôme se détache. La mairie décide de la fermer. L'église sera désacralisée en 2017.
Le projet imaginé, partagé avec les Granvillais et les Granvillaises, prévoit de transformer l’ancienne église en un lieu convivial, polyvalent, pouvant accueillir des activités culturelles, de loisir et de restauration.
La nef de l'église abriterait un café-restaurant bistronomique ainsi qu'une scène pour accueillir des spectacles ou des concerts. Une cloison de bois et de verre permettrait de créer un espace pouvant accueillir des séminaires ou des conférences.
Mais le clou du spectacle sera sans doute la rénovation du dôme, permettant d'admirer une vue panoramique imprenable sur Granville et sur sa baie. Le coût total des travaux est estimé à neuf millions d'euros.
VIDÉO. Reportage de Pauline Saint et Maelenn Nicolas.
La fin des travaux serait prévue en 2026.
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Abbaye Notre-Dame de la Trappe à Soligny-la-Trappe (Orne) : 300 000 euros
Cette abbaye fondée au XIIe siècle par le Comte de Rotrou III, en mémoire de sa femme Mathilde, petite-fille de Guillaume le Conquérant, va recevoir également 300 000 euros.
Des travaux sont aujourd'hui indispensables pour maintenir la communauté religieuse, qui ouvre les lieux au public pour lui faire découvrir la vie monastique.
"La première phase des travaux correspond à la restauration et au réaménagement des bâtiments d’accueil et d’hébergement pour permettre à la communauté de demeurer dans les lieux." Fin des travaux prévus de la première tranche en 2029.
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Manoir du Catel à Ecreville-lès-Baons (Seine-Maritime) : 130 000 euros
Érigé avant 1270, sous Saint Louis, par Richard de Treigos, abbé de Fécamp, le manoir du Catel est la plus ancienne maison forte de Normandie. Le Catel est l’objet d’un impressionnant programme de travaux depuis son rachat par Frédéric Toussaint en 2000 pour sauver de la ruine ce rare témoignage du Moyen Âge normand.
130 000 euros vont lui être attribués par la fondation de Stéphane Bern.
Bien que l’édifice ait déjà bénéficié de l’essentiel du programme de sauvetage, trois axes de travaux restent essentiels pour assurer la pérennité du site et lui redonner son aspect initial.
Les murs d’enceinte menacés d’effondrement et l’absence de portes entraînent des risques d’intrusion et une mauvaise régulation des flux d’air.
L'appel à projets 2025 ouvert
L’appel à projets 2025 est ouvert sur le site. Propriétaires, associations, communes et passionnés de patrimoine sont invités à identifier les sites en péril partout en France métropolitaine et dans les collectivités d’outre-mer.
Ces signalements peuvent être effectués tout au long de l’année. Pour candidater à la sélection des sites départementaux de l’édition 2025 de la Mission Patrimoine, les dossiers devront être déposés avant le 28 février 2025.
Depuis la première édition de la Mission Patrimoine en 2018, ce sont près de 310 millions d’euros qui ont permis d’aider les travaux de restauration de l’ensemble des sites retenus.