La Fondation du patrimoine a remis un chèque de 500 000 euros au haras national de Saint-Lô (Manche), ce samedi 21 septembre. La somme va permettre le financement de la restauration des deux écuries endommagées par l’incendie qui avait ravagé les lieux en 2019.
Cinq ans après, le temps s'est comme arrêté. De ces écuries du Haras de Saint-Lô, il ne reste plus qu'une toiture béante, des poutres calcinées, et des box noircis par les flammes : "C'est là où le feu a pris. Regardez l'état de cette poutre", nous montre Yann Adam, directeur du pôle hippique de Saint-Lô.
Un chèque de 500 000 euros
Dans la nuit du 11 au 12 juillet 2019, un incendie ravage le site, les chevaux sont sauvés in extremis. Moins de chance pour le bâtiment : les dégâts sont considérables, il faudra tout reconstruire. Et pour le propriétaire des lieux, les mauvaises nouvelles n'ont cessé de s'accumuler : "En sortant du covid, on a recommencé à faire des devis et les prix ont complètement explosé ! L'inflation a été terrible, on connaît tous la situation... Et depuis début 2022, on était en recherche de budget complémentaire", nous confie Yann Adam.
Mais voilà, le haras de Saint-Lô va pouvoir tirer définitivement un trait sur cette nuit cauchemardesque où le violent incendie avait ravagé deux des huit écuries du site. L'espoir revient, cinq ans après ce drame, en ce samedi 21 septembre 2024, les propriétaires ont reçu un chèque de 500 000 euros. Le généreux donateur est la Fondation du patrimoine qui tient à sauver un site emblématique de la région qui est inscrit aux monuments historiques : "C'est une super nouvelle ! On est sur un site qui a un intérêt historique, culturel et sportif et qui est totalement ancré dans la vie collective de Saint-Lô. C'est un site qui va s'inscrire et vivre sur la durée. On ne restaure pas pour le plaisir de restaurer. Ce lieu va enfin revivre pleinement", précise Yann Adam.
Des habitants jouent au loto du patrimoine pour sauver le monument
Une enveloppe débloquée grâce au loto du patrimoine, et aux jeux à gratter vendus en bureau de tabac. En y participant, les Saint-Lotois ont l'occasion de sauver leur monument préféré "Tous les gens du coin, ils devraient participer pour honorer le haras. Moi, ça me tient à cœur alors, je suis venu m'acheter un loto du patrimoine !", explique un habitant. Un autre est en train de gratter son jeu, il nous dit avec le sourire : "Ah oui, on l'aime notre haras, alors si en jouant, on peut le sauver, ça me va ! Je travaille dans le cheval, donc j'amène ma petite pierre à l'édifice".
La gérante de ce tabac presse de Saint-Lô confirme que les habitants sont motivés par la cause : "Vous avez des clients qui ne jouent jamais à la FDJ mais qui viennent exceptionnellement cette fois. Ils grattent un ticket, car ils sont loin d'être indifférents. Oui, oui, ça leur tient à cœur !".
La mission Stéphane Bern
L'histoire du Haras de Saint-Lô a ému le jury de la Fondation du Patrimoine qui a mis en avant ce drame et l'état de dégradation avancée des lieux comme éléments en faveur de la sélection du site manchois.
Mais ce ne sont pas les seuls arguments retenus par la mission Stéphane Bern : "Ce haras national a un véritable intérêt historique. Il date du début du XIXe siècle, a été mis en place par Napoléon 1ᵉʳ. Il est considéré comme le berceau des chevaux de selle français et du Cob normand. De plus, les JO de Paris 2024 ont redonné une vraie impulsion à ce type de lieu", précise Olivier Leclerc, délégué régional Normandie pour la Fondation du Patrimoine. Le haras avait brillé lors du passage de la flamme olympique cet été.
Les travaux, dont le montant total a été réévalué à plus de 3,7 millions d’euros, devraient commencer à la fin de l’année et se terminer fin 2025.