Des violents orages ont causé d’importants dégâts ce week-end dans la Val Ferret, près de Courmayeur où des dizaines de personnes ont été évacuées par hélicoptère. Dans la Valpelline, au-dessus d’Aoste, plusieurs coulées de boue ont envahi la route.
Alors que les incendies et les inquiétudes pour les ressources en eau occupent l'actualité, c'est contre les conséquences de la chute brutale de trombes d'eau que les alpes italiennes ont lutté durant tout le week-end dernier.
4 automobilistes bloqués au milieu du torrent de boue
A commencer par nos voisins du Mont Blanc. Vendredi soir, 5 août, vers 19 heures, la seule route de la Val Ferret, qui courre le long du Mont Blanc de Courmayeur, a été envahie par une coulée d'eau, de roches et de boue provoquée par la crue subite du torrent Rochefort. 4 personnes, bloquées dans leurs véhicules entre deux bras de la coulée ont dû être secourues d'urgence par l'hélicoptère.
"Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur", expliquait l'une des naufragées de la petite vallée jouxtant la frontière avec la France à nos confrères de la Rai Vallée d'Aoste. "Un petit peu dans l'hélicoptère mais dès que l'on a été en lieu sûr, tout le monde a été très gentil. Les hôtels, le centre de ski de fond et même le golf club nous ont été ouverts pour passer la nuit".
Au total, une centaine de personnes, résidents et touristes, a dû être évacuée par hélicoptère de la petite vallée pour être déposée sur la base de la sécurité civile italienne située à côté de la Skyway Monte Bianco, l'homologue sur le versant italien du téléphérique de l'aiguille du Midi de Chamonix.
Privés d'eau potable jusqu'au lundi matin
Plus de peur que de mal, donc mais une problématique qui s'est posée tout le week-end pour les habitants et les touristes séjournant à Courmayeur et dans 3 de ses hameaux : celui de l'approvisionnement en eau potable. Dans sa course vers le fond de vallée, la coulée a, en effet, emporté plusieurs conduites du réseau d'adduction d'eau.
Pour Luciano, le gérant d'un hôtel à la Palud, le week-end a été difficile. A fortiori au moment où son établissement atteint peu à peu son pic d'occupation à l'approche du sacro saint "ferragosto" italien, le week-end du 15 août. "Notre hôtel s'est vidé d'un coup de 50 % de ses clients", se lamente celui qui en a été réduit pendant deux jours à proposer des bidons d'eau à ses pensionnaires restants, pour boire et se laver.
Ce matin, c'est la libération. "Les réservoirs du réseau ont recommencé à charger. Le service d'adduction d'eau va progressivement être rétabli sur l'ensemble du territoire communal", précisait ce matin la commune de Courmayeur dans un communiqué. "Mais il faudra encore la faire bouillir, le temps qu'elle retrouve toute sa pureté".
Coulées de boue à répétition dans la Valpelline
Pas encore de complet retour à la normale, en revanche, dans une autre vallée de la même région. La route régionale de la haute Valpelline, au dessus d'Aoste, reste encore aujourd'hui autorisée à la circulation seulement à certaines heures de la journée et régulée par des alternats. La faute à une impressionnante coulée de boue qui a envahi la route départementale vendredi dernier.
Les restrictions de circulation vont rester en vigueur une majeure partie de la semaine à venir. Le système de capteurs mis en place pour surveiller les mouvements de terrains menacent régulièrement cet axe routier ayant été endommagé par ce dernier épisode : la vigilance reste de mise.
Depuis plusieurs semaines, l’Italie souffre de la violence de ces orages caniculaires : des coulées de boue ont déjà causé des dégâts dans les régions alpines du Trentin et du haut Adige, des épisodes de grêle ont détruit vignes et oliviers dans la région de Naples, un chauffeur de taxi est mort, sa voiture a été écrasée par un arbre près de Turin et l'état de catastrophe naturelle déclaré à cause des inondations près de Brescia en Lombardie.
Et ce n'est peut-être qu'un début à l'heure où l'on annonce déjà de nouveaux orages sur la péninsule la semaine du 15 août.