"Jamais je n'aurais pensé qu'on serait encore là 25 ans plus tard" : la revue "L'Alpe" fête son 100e numéro

Les Alpes comme vous ne les avez jamais lues. Ce pourrait-être le slogan de l'équipe qui anime depuis 25 ans la revue "L'Alpe" qui propose, pour son 100e numéro, un plongeon dans 7000 ans d'histoires alpines à travers les huit pays de l'arc alpin.

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"Des revues sur la montagne, il y en avait plein : sur les randonnées, sur les sports... Mais aucune n'allait au fond des choses pour expliquer les cultures alpines. Comment des gens qui n'habitent pas les mêmes pays, ne parlent ni la même langue, ni la même religion, ont cultivé, au fil du temps, des modes de vie particuliers, propres à ce contexte de pentes", raconte Jean Guibal.

En bon père fondateur de la revue L'Alpe, (avec André Pitte, aujourd'hui disparu), l'ancien directeur du musée Dauphinois se souvient parfaitement de l'idée qui a présidé à la création, en 1998, du trimestriel fabriqué à Grenoble. 

Un "Chasse-Marée" des Alpes

"Notre modèle de départ : c'était le "Chasse-Marée" né en Bretagne quelques années plus tôt", explique encore Jean Guibal. "Une revue sur les Alpes au sens large, écrite par des spécialistes mais pour le grand public... Mais jamais je n'aurais cru que l'on serait encore là 25 ans après le premier numéro."

"À l'époque, on avait tendance à traiter les Alpes soit sous l'angle d'un grand parc naturel, soit comme un terrain de jeux pour les sportifs", explique de son côté Sophie Boizard, la seconde rédactrice en chef de l'histoire de la revue, après Pascal Kober. "C'était la première fois, qu'on les considérait comme des terres humaines, grâce à des articles de géographes ou d'ethnologues par exemple. Mais depuis, on a largement ouvert le spectre des collaborations à bien d'autres disciplines."

Un conseil scientifique

Pour déterminer les thèmes à traiter, la rédactrice en chef est ainsi aidée par un conseil scientifique constitué de 14 membres. Historiens, géographes, professeurs de littératures, ethnologues représentants différents pays de l'arc alpin, comme la Suisse, l'Italie et la France, partagent des idées d'articles et des contacts. Puis, le comité éditorial tranche. "On a quelques collaborateurs journalistes. Mais l'idée, c'est toujours d'aller chercher le savoir à la base en faisant rédiger les articles par des chercheurs universitaires ou des directeurs de musées."

L'Alpe, c'est donc deux personnes à temps plein, des dizaines de spécialistes de la "chose alpine", et puis, grâce au concours des éditions Glénat, toute une série de professionnels de la photo, du graphisme, un directeur artistique. Au total, cela représente une soixantaine de personnes. "On est à la fois très petits et, en même temps, cela fait beaucoup de monde qui apporte sa pierre à l'édifice", conclut la rédactrice en chef.

L' "homo Alpinus" : à 70 %, un homme !

Reste à savoir pour qui travaille tout ce beau monde. Après 100 numéros, quel est donc le portrait-robot de "l'homo Alpinus", ce lecteur, forcément amoureux de la montagne ?

"On tire environ à 13 500 numéros par trimestre", explique-t-on au musée Dauphinois, siège de la revue. "Ce qu'il y a de fantastique, c'est la fidélité de notre lectorat. On a encore de nombreux lecteurs qui sont abonnés depuis notre premier numéro : de la France, à l'Italie, l'Allemagne, la Suisse en passant par les Etats-Unis..."

Point faible tout de même de cet "homo Alpinus" : il est un "poil" genré, avec des lecteurs à 70 % hommes. "Mais notre dernière étude de clientèle date de 2018", tempère-t-on à la direction de la revue. "On espère que ça a évolué depuis."

Réponse, peut-être avec l'heureux lectorat de ce 100e numéro et de ses successeurs. Ils seront notamment consacrés aux secours en montagne, aux Alpes de Haute Provence, aux utopies architecturales ou encore aux jardins alpins.

"Une revue comme ça, c'est fragile", commente Jean Guibal qui, de sa retraite, continue tout de même de co-diriger L'Alpe en compagnie d'Olivier Cogne, le directeur actuel du musée Dauphinois. "Il y a plein de revues qui se sont montées dans notre sillage en 25 ans. Toutes ou presque ont disparu. Nous, on a pu tenir seulement grâce à la passion de nos lecteurs."

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