Réunis autour de Jean-Pierre Raffarin à la salle des fêtes de Vichy ce jeudi 10 novembre pour un meeting de soutien à Alain Juppé, de nombreux élus Républicains et centristes ont, devant quelques 300 partisans, enjoint les supporters d'aller voter dès le premier tour de la primaire
Quand Jean-Pierre Raffarin dit qu'il aime et qu'il apprécie l'Auvergne, il ne triche pas. Il a épousé une native de Chatel-Guyon -et ne se prive pas de le rappeler à l'assemblée. Il apprécie également particulièrement son collègue Sénateur-Maire LR de Vichy, Claude Malhuret, avec lequel il travaille au sein de la Commission des affaires étrangères au Sénat.
Juppé seul barrage crédible à Marine Le Pen
Par l'intermédiaire de son ami Raffarin, le candidat à la primaire de la droite et du centre Alain Juppé sait qu'il peut s'appuyer sur un bon nombre de soutiens du côté des élus de l'Allier et du Puy-de-Dôme. Tous étaient présents pour encenser l'ancien Premier Ministre, vantant au passage ses qualités d'ancien Ministre des Affaires Etrangères. Claude Malhuret, tout comme le maire (LR) de Moulins Pierre-André Perrissol, le maire (LR) de Chatel-Guyon Frédéric Bonnichon, le maire et vice-président de l'UDI Louis Gicard d'Estaing n'ont de cesse de clamer les qualités "d'homme d'état à la stature internationale" de leur candidat.
Jean-Pierre Raffarin va plus loin. Il estime, déjà, que la gauche sera sortie de la compétition après le premier tour de l'élection présidentielle. Pour lui, François Hollande s'est "tiré une balle dans le pied avec un fusil à lunettes, pour ne pas se rater". Son suicide politique qualifierait donc directement Marine Le Pen au second tour et, dans cette perspective, seul Alain Juppé serait en capacité de rassembler pour stopper l'arrivée de la présidente du Front National au pouvoir.
"Remettre de l'autorité dans le pays"
Sur le fond, Jean-Pierre Raffarin insiste sur certains aspects du programme de son champion, avec un trait commun à plusieurs domaines : le retour à l'autorité. En matière d'éducation par exemple, il rappelle qu'Alain Juppé souhaite le retour d'une incarnation de cette autorité dans l'enseignement des plus jeunes. Il élargit son propos au fonctionnement global de l'Etat. Pour lui, les différents rebondissements dans le projet de l'aéroport Notre-Dame des Landes est l'illustration d'une perte de cette autorité au plus haut niveau.
En matière d'économie, Jean-Pierre Raffarin insiste sur la volonté de son candidat de "redonner toute sa place" à la société civile. Et de ne "pas se priver de la puissance des contributions locales sur l'ensemble du territoire".
"Transformer les sympathisants en votants"
Jean-Pierre Raffarin connait bien la politique. Et n'hésite pas à citer avec méfiance l'actualité, autour de l'élection du nouveau président des Etats-Unis, Donald trump. Il veut alerter un public conquis par la personnalité d'Alain Juppé... mais qui pourrait négliger de voter dès le premier tour. "Il ne faudrait pas que l'on se retrouve avec les copains qui nous applaudiraient sur le chemin des bureaux de vote, mais qui oublieraient d'aller voter eux-mêmes !", alerte le sénateur. Etre favori des sondages comporte un risque, c'est de décourager les partisans, qui deviendraient spectateurs d'une défaite redoutée. Et de mobiliser largement autour de lui, à commencer par les centristes, largement représentés dans l'assistance, en particulier par Louis Giscard d'Estaing, dont le père, et l'action, est cité à plusieurs reprises.
"Le candidat choisi sera prêt à agir"
Pour la droite et le centre, l'élection présidentielle est un match qui se joue à quatre tours. "Et rater le premier tour est un risque que l'on ne peut pas se permettre" martèle donc Jean-Pierre Raffarin. La primaire, elle, est un marathon politique auquel l'ancien Premier Ministre de Jacques Chirac ne voit que des avantages : "Cette primaire a mis tout le monde au travail beaucoup plus tôt que d'habitude. Vous pouvez questionner tous les candidats, sur chaque domaine, ils ont des propositions, des chiffres, point par point. Le candidat choisi sera donc prêt à agir. " Et si ce candidat est Alain Juppé, Raffarin précise d'emblée que l'été sera très mouvementé. "Ne prévoyez pas de vacances, cher élus. Alain Juppé agira dès les premières semaines, et mettra les assemblées à la tâche. Et les français auront droit à un vrai quinquennat. Car Juppé ne passera pas les deux dernières années à essayer de se faire ré-élire, comme ses prédecesseurs"
