Le marathonien Hassan Chahdi est qualifié pour la première fois aux Jeux Olympiques de Tokyo. A 32 ans, celui qui est licencié à Voiron en Isère et qui s'entraîne dans la Drôme ne vise pas forcément une médaille. Il espère devenir la référence française du marathon.
Hassan Chahdi s’entraîne dur pour atteindre les objectifs qu'il s'est fixés pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Il avale 160 km par semaine. Il dévale les paysages drômois. Seul dans sa campagne, il se concentre sur sa course. S’il est licencié au club de l’AL Voiron en Isère depuis 2020, c’est bien dans la Drôme qu’Hassan Chahdi s’entraîne.
''Grâce aux nouvelles technologies comme celles que l’on retrouve dans les montres, on peut savoir à quelle allure on court sourit Hassan Chahdi. Mais, je n’en ai pas vraiment besoin, car à la sensation je peux connaître ma vitesse. En l’occurrence 11 km/h, pour s’échauffer. La vitesse de croisière sera d’environ 20 km/h''.
Les Kenyans et Ethiopiens sont les favoris de la discipline. Il faudra tenir le rythme, résister à la douleur, surtout dans les derniers kilomètres et à l’éventuelle chaleur.
Il faudra gérer l’éventuelle chaleur au Japon
Les épreuves de marathon et de marche se dérouleront à Sapporo, sur l’île d’Hokkaido, dans le nord du Japon. Hassan Chahdi s’y rendra le 26 juillet 2021.
La température devrait être clémente, mais de grosses chaleurs sont à craindre. Hassan Chahbi s’y est préparé. Il s’est entraîné dans des conditions reconstituées à l’INSEP dans une pièce spéciale surchauffée. Mais Hassan Chahdi est plutôt confiant. Il est arrivé 8e à 1 h 5 mn 5 s au semi-marathon qui s’est déroulé à Djibouti début mars 2021, sous une chaleur écrasante.
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Connaître ses limites pour mieux les dépasser
Hassan Chahdi est multiple médaillé aux Championnats d’Europe. En 2012, il devient vice-champion d'Europe de cross-country chez les séniors.
En 2015, il est 4e au semi-marathon de Paris et premier Français derrière 2 Kényans et un Éthiopien en 1 h 01 min 42 s.
''Pour aller vite et s’économiser en même temps, il y a une technique de course, confie-t-il. On essaie d’avoir une action du pied assez efficace au sol et avec le bassin qui est placé pour que toute l’énergie qu’on met au sol soit redirigée le plus possible vers l’avant''.
Le déclic, il l’a en 2017. Il signe, lors du marathon de Paris, l'une des meilleures performances françaises depuis 2008 (avec un temps de 2h 09mn 24s détenu par Simon Munyutu) avec un chrono qui affiche 2h 10mn 20s. Et devient par la même occasion triple Champion de France de cross long.
Depuis il ne cesse de progresser. En 2020 il signe un chrono de 2h 09mn 12s. Huit minutes de moins que le record du monde (2h 01 mn 39s), et quelques secondes de mois que sa meilleure performance.
Son but : gagner encore une vingtaine de secondes
''Chaque seconde qu’on gagne, ça représente du travail. Il faut repousser ses limites. Le corps s’adapte. Il faut laisser le temps et travailler pour ça''.
Marathonien et ergothérapeute
Hassan Chahdi est ergothérapeute. Le marathonien a obtenu son diplôme en 2017. Dans son travail, il accompagne notamment Mathéo, handicapé après un accident de la route. Les rencontres qu'il fait via son travail le font relativiser sur ses propres lacunes
''Quand je vois Matéo motivé malgré les difficultés, déclare-t-il, je me dis que si j’ai des difficultés, finalement ce n’est rien, il faut que je continue. Le marathon, c’est comme si on se lançait un défi de faire 42 km et, même si on est très entraîné, on ne sait jamais si on va arriver au bout. Et là aussi c’est un point commun avec ce que je fais''.
Hassan Chahdi a 32 ans. C’est le meilleur âge pour un marathonien.
Contrairement à de nombreux athlètes, le jeune homme ne vise pas la médaille. Non, à Tokyo, Hassan Chahdi espère réaliser un chrono qui lui permettrait de devenir LA référence française du marathon.