À l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air, zoom sur l’Auvergne. Département par département : que respirons-nous ? Doit-on s’inquiéter pour notre santé ? Nous nous intéresserons plus particulièrement à l’ozone et aux taux de particules fines.
D’abord une bonne nouvelle : les chiffres pour l’année 2018 sont bons dans la région.
Selon ATMO, l’association agréée de surveillance de la qualité de l'air, la tendance est à l’amélioration. Par rapport à 2007 :
• -31% pour le dioxyde d’azote (NO2)
• -41% les particules PM10 (particules fines)
• -60% pour les particules PM2,5 (particules fines)
• -73% pour le benzo(a)pyrène (BaP)
• -51% pour le dioxyde de soufre (SO2) et -54% pour le benzène (C6H6) : ces 2 polluants ne présentent plus de véritables enjeux réglementaires ou sanitaires. Les pourcentages de réduction relatifs à 2007 semblent importants mais ne sont pas véritablement significatifs car les niveaux sont faibles.
L'ozone
Mais une donnée inquiète particulièrement : le taux d’ozone est en forte augmentation. +27% en 2018 par rapport à 2007.
On fait le point département par département :
PUY-DE-DÔME :
ALLIER :
HAUTE-LOIRE :
CANTAL :
L’ozone est le résultat des émissions liées au trafic combinées aux émissions de cause naturelle, industrielle ou résidentielle. Il se forme surtout lorsqu’il y a du soleil.
Et si le taux d’ozone augmente, c’est en lien direct avec le réchauffement climatique. L’impact sur notre santé et l’environnement est préoccupant.
L’ozone est un puissant oxydant. Sa présence perturbe les plantes et altère les rendements agricoles. En forte concentration ce gaz a aussi des conséquences sur notre santé. Cela peut être des troubles mineurs comme le nez qui pique ou les yeux qui coulent. Mais cela peut aussi provoquer de l’asthme. Et c’est un cocktail détonnant combiné au pollen : les troubles allergiques sont plus forts et durent plus longtemps. On recense de plus en plus de personnes asthmatiques ou allergiques au pollen en Auvergne.
Les particules fines
Les particules fines sont imputables, entre autres, aux émissions des pots d’échappement diesel et au chauffage au bois de mauvaise qualité.
Si les taux de particules fines sont en baisse, ça n’est pas suffisant. Il y a des jours où leur concentration est très importante. En hiver ou au printemps, particulièrement, sous un certain régime anticyclonique, on note des « pics de pollution ». L’Allier et le Puy-de-Dôme sont particulièrement concernés.
ALLIER :
6.8% de la population de l’Allier est exposée à un taux de pollution aux particules fines supérieur à la valeur limite réglementaire.
PUY-DE-DÔME :
3% de la population du Puy-de-Dôme est exposée à un taux de pollution aux particules fines supérieur à la valeur limite réglementaire.
Les particules fines, classées dans la catégorie des « cancérogènes probables », ont été reconnues responsables de cancers du poumon par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2012. Cette pollution altère les échanges respiratoires au niveau des poumons et nécessite un plus grand travail du cœur.
Les pesticides
Un autre polluant peut avoir des conséquences sur notre santé : les produits phytosanitaires, les pesticides.
Depuis 2005, ATMO relève les taux de pesticides dans l’atmosphère et situe les zones à risque. L’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a lancé une étude sur l’impact des pesticides sur l’Homme. Elle sera dévoilée en 2020 et aura valeur de référence pour une future réglementation.