Le tribunal administratif de Grenoble a suspendu, vendredi 1er août, l'arrêté du préfet autorisant l'abattage d'un loup dans le sud de l'Isère. La menace pour les troupeaux aurait été "surestimée".
Un arrêté de la préfecture de l'Isère qui avait autorisé l'abattage d'un loup dans le sud du département après plusieurs attaques de troupeaux, a été suspendu par le tribunal administratif de Grenoble,a-t-on appris lundi auprès de l'Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS).
Dans un jugement rendu vendredi 1er août, le tribunal a justifié sa décision en citant notamment "l'absence de mise en place de mesures effectives de protection du troupeau" pour une attaque survenue le 2 juillet, et remettant en cause "la cohérence du territoire retenu" par le préfet dans l'arrêté du 11 juillet.
Sujet de Jérôme Ducrot
"Un seul loup a été identifié sur ce périmètre, des attaques ont été recensées sur seulement cinq des 12 communes retenues, et ce territoire comprend des zones où le prédateur n'est même pas encore installé !", a rapporté lundi l'ASPAS dans un communiqué.
Des troupeaux attaqués
Le 15 juillet, le préfet de l'Isère, Richard Samuel, avait annoncé avoir ordonné une opération de tir de prélèvement, entre le 15 juillet et le 11 août. La décision avait été prise après une série d'attaques de troupeaux depuis 2011 dans une douzaine de communes du massif du Taillefer, "dans la mesure où les troupeaux demeurent dans des conditions où ils sont exposés à la prédation du loup".Cette autorisation intervenait après le constat, dans le massif, de sept attaques de loup en 2011, six en 2012, sept en 2013 et une dans la nuit du 2 au 3 juillet 2014 ayant entraîné le dérochement et la mort de 364 brebis et agneaux malgré la mise en place de mesures de protection des troupeaux, avait précisé le préfet.
Satisfaction des défenseurs du loup
"L'État continue de masquer son inaction face à une filière ovine en crise, en se servant du loup comme bouc émissaire (...) La destruction d'un loup ne calmera pas les éleveurs excédés par cette situation", dit l'ASPAS.La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, avait annoncé fin juin son intention de "mieux protéger les éleveurs" en facilitant les tirs contre les loups. Le plafond national de 24 loups pouvant être abattus en 12 mois peut être porté à 36 "si le seuil de 24 est atteint en cours d'année".