Le secrétaire général de la Grande Mosquée de Clermont-Ferrand a réagi après l'attentat commis à Nice la nuit dernière. Choqué, Karim Djermani dénonce les actes d'un "type qui s'est mis hors de l'humanité", qui "répond à sa propre folie, en parfaite autonomie".
La tuerie de Nice n'a à ce stade pas été revendiquée, mais le choix du mode opératoire et de la date de la fête nationale hautement symbolique évoque les consignes de groupes jihadistes comme Al-Qaïda ou l'organisation Etat islamique (EI).
Depuis plusieurs années, Al-Qaïda et le groupe Etat islamique exhortent, dans des articles ou vidéos sur internet, leurs recrues et leurs volontaires à passer à l'action sans attendre, sans ordres précis, sans organisation pour les entraîner ou les soutenir.
Dans un message audio diffusé en 2014, le porte-parole officiel de l'EI Abou Mohammed Al-Adnani encourageait ceux qu'il nomme "les soldats du califat" à utiliser n'importe quelle arme disponible. "Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle", leur disait-il, "débrouillez-vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture..."
Un "non-sens total"
Choqué, Karim Djermani, secrétaire général de la Grande Mosquée de Clermont-Ferrand souligne l'irrationnalité de tels actes, et le désarroi qu'ils provoquent.
"Au départ on s'est dit qu'il y avait un peu de logique à tout ça. Il y avait un conflit, on subissait le contre-coup de ce qui se passe au Moyen-Orient, en Irak. Aujourd'hui, on a l'impression que les portes de l'enfer se sont ouvertes, et qu'il y a des gens, qui se lèvent un matin, et se disent ' je vais faire un truc, et je le fais", et voilà. Il répond à sa propre folie, en parfaite autonomie."
"Que voulez-vous que l'Etat fasse ? On dit qu'on est en guerre, mais c'est un non-sens total. Une guerre, ça sous-entend qu'il y a un ennemi en face, qu'on sait qui il est, ce qu'il peut faire, ou ne peut pas faire. Aujourd'hui, ce sont les enfants de la France qui s'en prennent à la France."