Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé que le Musée-Mémorial du terrorisme verrait finalement le jour en banlieue parisienne, la mère d’une victime de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice préfère rester prudente. Elle craint un nouveau revirement du président de la République. Elle annonce à France 3 Côte d'Azur que des discussions sont en cours au niveau local pour la création d’un lieu dans la région.
Le revirement soudain du président de la République intervient quelques semaines seulement après l’annonce initiale d’un abandon. Le projet de Musée-Mémorial du terrorisme devrait finalement voir le jour sur le Mont-Valérien à Suresnes, en banlieue parisienne. L’annonce de son abandon en décembre 2024, officiellement pour des raisons économiques, avait provoqué une immense désillusion, cela étant perçu comme du mépris par les familles endeuillées.
Anne Murris, mère de l’une des victimes de l’attentat de Nice, ne cache pas ses craintes d'un nouveau revirement d'Emmanuel Macron "J’ai peur que ce soit un effet d’annonce, une façon d’apaiser les colères", déclare-t-elle, alors que cette annonce intervient à l'occasion de la commémoration des 10 ans de l'attentat de Charlie Hebdo.
En décembre dernier, Anne Murris faisait déjà part de ses réserves au sujet d'Emmanuel Macron. À France 3 Côte d’Azur elle disait alors se poser "depuis très longtemps la question du réel intérêt du président de la République pour les victimes".
Anne Murris, qui a créé l’association Mémorial des Anges après le drame du 14 juillet 2016 dans lequel sa fille est décédée, était à l’initiative de ce projet de Mémorial-Musée, un lieu de mémoire qu’elle avait imaginé à Nice. "Le Mémorial-Musée, c’est quelque chose que je porte en moi depuis 2016. C’est un projet qui me tient à cœur et que je pense d’une importance capitale."
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Bientôt un lieu dédié à la mémoire des victimes de l'attentat de Nice ?
Si d'après Anne Murris, des incertitudes perdurent quant à la réalisation du Musée-Mémorial du terrorisme sur le Mont-Valérien, elle se veut néanmoins optimiste en ce qui concerne la création d'un lieu spécialement dédié aux victimes de l'attentat du 14 juillet 2016.
Des échanges sont en cours au niveau local et pourraient aboutir sur un projet concret.
"Nous sommes dans des échanges très productifs avec le Département, parce que je crois qu’il ne faut pas baisser les bras", confie Anne Murris, rappelant l'ambition première de son projet. "C'est plutôt un centre d’études et de recherches que nous voulons, et à l’heure actuelle nous sommes dans cette dynamique au niveau de l’association. Cela prend beaucoup d’énergie mais c’est le combat qui est le nôtre, et quelque part, en ce qui me concerne, c'est un combat de vie."
Le lieu pourra ainsi développer pleinement sa dimension éducative et préventive sur le terrorisme et la radicalisation.
J’ai besoin de donner de l’utilité à ma souffrance. En ce qui me concerne, c’est faire passer des messages de vie et d’espoir. (…) C’est le sens de notre travail et c’est la couleur que nous voulons donner à ce centre de recherches, ce sera un hymne à la vie.
Anne Murrisà France 3 Côte d'Azur
Pour l’instant, le projet reste en discussion, mais Anne Murris espère bien qu’il verra le jour, peut-être même le 14 juillet 2026 à l’occasion de la commémoration des 10 ans du terrible attentat à Nice.
