Elle est celle que tout le monde attend dans les stations de ski : la neige. Dans les stations de haute altitude, elle est encore au rendez vous mais plus bas c'est une autre histoire... Au Lioran par exemple. Deux mètres de neige cumulés par an en moyenne. Mais elle pourrait bien se raréfier.
Le Lioran, station de moyenne altitude. L'année dernière, 350 000 skieurs ont choisi cette station pour passer une journée à la montagne.
Sur ses pistes, la neige est l'or blanc du territoire. Deux mètres cumulés par an en moyenne. Mais ce don de la nature pourrait bien ne pas être éternel.
Car ce sont les nuages qui fabriquent la neige, grâce à un mécanisme extrêmement complexe et fragile.
Au sommet du Puy-de-Dôme, à quelques kilomètres du Lioran, des scientifiques de l'Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand étudient les nuages. Ils mesurent toutes les particules physiques ou chimiques que ces petits moteurs météorologiques transportent dans l'atmosphère.
Et depuis une quinzaine d'années, ils ont observé une augmentation lente et régulière des particules de CO2, mais pas seulement...
"La quantité de particules et le type de ces particules vont avoir un impact d'abord sur les propriétés des nuages et donc a fortiori sur les propriétés des précipitations que ce soit pour l'eau ou pour la neige" explique Clémence Rose, ingénieure de recherche au CNRS. "Les précipitations neigeuses vont dépendre du type de particules donc à la fois de leur taille et de leur composition chimique. On peut donc penser que, dans le cadre de ce changement climatique, on a un changement des propriétés de ces particules et donc de leurs capacités à produire de la neige."
Au laboratoire de Météorologie Physique de Clermont-Ferrand, des climatologues tentent de comprendre comment les cristaux de neige se forment autour de ces particules. Et un des paramètres essentiels, c'est la température de l'atmosphère. Le noyau glaciogène ne devient actif qu'à des températures sensiblement inférieures à zéro. Ces noyaux font des collisions entre eux pour devenir plus grands et plus lourds. Mais pour arriver jusqu'au sol, il ne faut pas que la température entre la base du nuage et le sol soit plus chaude que zéro degré.
Le réchauffement climatique va donc avoir un effet certain sur l'enneigement naturel des stations de ski, surtout en basse altitude. Selon une projection du Centre d'étude de la Neige, dans une station à 1800 mètres, entre 2030 et 2080, on pourrait passer de 90 cm de neige à moins de 35 cm en moyenne...
Heureusement dans les stations de moyenne et basse altitude, on a compris que la montagne ne se résumait pas au ski et à la neige.
"On voit qu'il y a des nouvelles activités qui montent en puissance comme le trail, le VTT ou autre, qui sont très demandées et c'est la dessus qu'il faut qu'on travaille pour avoir une fréquentation plus importante" estime Jérôme Camps, commerçant au Lioran.
Une situation que la station du Lioran a déjà anticipée : mi décembre, la seule neige présente sur les pistes est produite par des canons à neige. 240 au total qui créént jusqu'à 150 000 m3 de neige par an. La station s'adapte au changement climatique et continue d'investir.
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