Coupe du monde 2022 : "La pilule est difficile à avaler" pour les supporters grenoblois de l'Italie

De l'Isère aux pays de Savoie, la petite Italie des Alpes, constituée de plusieurs milliers de supporters de la Squadra Azzura, a regardé avec effroi son équipe de cœur se faire étriller par la Macédoine du Nord. Réactions après une nuit de cauchemar.

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"Quand tu es capable de perdre contre la Macédoine, c'est que tu n'as plus rien d'une équipe de foot". Du restaurant qu'il gère à Echirolles, près de Grenoble, Stefano Iacoantonio broie du noir. Il n'en revient toujours pas du spectacle qu'il a vu sur son téléphone portable entre deux services. Après sa défaite contre la Macédoine du Nord (1-0) jeudi 24 mars, l'Italie, son équipe de cœur, a échoué à se qualifier pour la Coupe du monde 2022. 

"Comme France-Bulgarie 1993"

"Eliminé de la Coupe du monde deux fois de suite, c'est du jamais-vu", tonne-t-il. "C'était comme France-Bulgarie 1993. Tu domines, tu domines… Et puis tu te fais sortir sans comprendre ce qui t'est arrivé."

"On a 40 occasions et on n'en met pas une au fond", s'emporte de son côté Luca Mazza à Crolles, entre Grenoble et Chambéry. "Ce qui nous manque, c'est un finisseur. Un Del Piero, un Baggio."

"Et si c'était la malchance ?", interroge pour sa part Joseph Argento, un Sicilien de Grenoble. "C'est vrai, on a des joueurs qui sont des pépites. Mais là, ils ont joué comme s'ils n'avaient pas envie d'aller à la Coupe du monde au Qatar".

"La peur de gagner"

Alors, oubliée la belle aventure italienne de l'été dernier ? Un titre de champion d'Europe, ce n'est pas rien. "Je n'ai pas reconnu l'équipe de l'Euro", avoue pour sa part Carmine Policastro, un Chambérien, fervent supporter de la Squadra Azzura. "Chiesa, Berardi, mais comment est-ce qu'ils ont pu louper des occasions pareilles ? En championnat d'Italie, celles-là, ils ne les manquent pas. Alors, comment c'est possible ? Pour moi, ils ont eu la peur de gagner."

"Impardonnable", assène, lui, sans contestation possible, Salvatore. Pas un de ses clients du jour ne repartira sans les cheveux coupés, ni son analyse du match de jeudi soir. Ces deux éliminations de la Coupe du monde de suite, c'en est trop pour lui. "Non, non… Ils n'ont pas d'excuse. Même l'entraîneur, Mancini".

"Il y a 30 ans, c'est l'équipe d'Italie qui a appris à toutes les autres à serrer le jeu en défense. Maintenant, les autres jouent comme ça, et nous on a changé. Mais sans finisseur, ça ne marche pas".

Avant de prendre au téléphone ses réservations du soir, Stefano Iacoantonio s'interroge toujours sur l'origine des clubs où jouent les "bourreaux" macédoniens de son équipe. "Il paraît que le buteur d'hier soir, il joue en série B (deuxième division italienne, ndlr). Et les autres ?", se demande-t-il, comme pour se faire peur ; si d'aventure ceux qui avaient eu raison de sa Squadra Azzura étaient de division encore plus modeste. "Je suis tellement déçu. Ma la vita è cosi (la vie est comme ça, ndlr)", finit-il par conclure, fataliste.

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