86 postes doivent être créés pour renforcer les moyens de lutte antiterroriste dans un pays qui connaît une menace "accrue". "La situation ne devrait pas se détendre dans un futur proche", redoutent les autorités helvètes.
Le gouvernement suisse a annoncé, vendredi 18 décembre, la création de 86 postes dédiés à la lutte contre le terrorisme alors que le pays fait face à une menace "accrue". Les services impliqués dans la lutte contre le terrorisme ont connu ces derniers mois "une forte hausse ainsi qu'une diversification" de leurs activités, a justifié le Conseil fédéral (gouvernement) dans un communiqué.
"Des ressources supplémentaires demeurent nécessaires" dans un contexte de menace "accrue", est-il précisé, alors que 70 enquêtes ont été ouvertes contre des personnes suspectées de soutenir des organisations terroristes. "La situation ne devrait pas se détendre dans un futur proche", craignent les autorités helvètes.
La majorité des postes créés est destinée aux gardes-frontières (28 postes), à la police fédérale (24) et aux service de renseignement (23). Sans ces créations, "on courait le risque de ne pas pouvoir mener des enquêtes ou appliquer des mesures dans les temps et de manière adaptée à la situation, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur la sécurité du pays et de la population", explique Berne.
La région de Genève particulièrement menacée
Le gouvernement suisse souligne la menace pesant "particulièrement dans la région de Genève", où se trouvent une trentaine d'organisations internationales, dont le siège européen des Nations unies. La police suisse, alertée par des informations fournies par un service de renseignement étranger, recherche notamment depuis le 10 décembre quatre personnes suspectées d'être liées au groupe Etat islamique.Deux personnes d'origine syrienne ont également été arrêtées le 11 décembre avec des traces d'explosifs dans leur voiture. En Suisse, les intérêts des pays membres de la coalition anti-EI sont "de plus en plus menacés, de même que les intérêts russes, juifs/israéliens et arabes", prévient le gouvernement helvète. Les attentats de janvier et de novembre à Paris "pourraient inspirer en Suisse certaines personnes radicalisées et les faire passer à l'acte", redoute Berne.