André Chassaigne, président du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine à l'Assemblée nationale et député du Puy-de-Dôme a présenté jeudi une "proposition de loi visant à garantir les prix d'achat aux agriculteurs", déposée avec les députés du Front de Gauche.
Le Front de gauche a présenté jeudi une proposition de loi "pour garantir les prix d'achat aux agriculteurs" en régulant davantage le secteur, notamment par un "encadrement des prix", au moment même où était débattu un autre texte Les Républicains dans l'hémicycle. Au cours d'une conférence de presse, le chef de file des députés du groupe, André Chassaigne, a estimé que la proposition de loi LR, qui a au final été rejetée, n'était "pas satisfaisante", parce qu'elle s'inscrit dans une logique libérale et est axée notamment sur une baisse des charges, alors que "laisser croire qu'on va solutionner avec la compétitivité, c'est la course sans fin". Le député Front de Gauche du Puy-de-Dôme estime qu'il y a "urgence" face à "une telle angoisse, un tel drame dans le monde agricole". Selon lui, la priorité est aujourd'hui d'adopter des mesures fortes pour garantir les revenus des milliers d'exploitants victimes des mesures de libéralisation et de dérégulation des marchés agricoles.
C'est sûr que la solution, c'est plus de régulation. On ne sortira pas de la crise si on ne régule pas. (André Chassaigne, député FdG du Puy-de-Dôme)
La proposition vise notamment à "définir avec précision par production et par région, le coût d'un produit et ce qu'il faut payer à un producteur pour qu'il puisse vivre de son travail, pas seulement pour qu'il puisse survivre mais que, dans la dignité, il puisse avoir le salaire du travail qu'il peut avoir et payer ses productions au juste prix", a expliqué le responsable du Front de gauche. Il a précisé que l'idée était de mettre en place une négociation annuelle pour "aboutir à la définition d'un prix plancher", à l'image de ce qui se fait, selon lui, au Québec sur les prix du lait. La proposition entend aussi "réguler les taux de marge sur l'ensemble de la filière", en mettant en place un "coefficient multiplicateur" qui créé "un lien mécanique entre les marges et le prix payé au producteur", une disposition qui existe déjà dans le code rural pour les fruits et légumes et peut être enclenchée à la demande du ministre, a-t-il expliqué. Le texte prévoit enfin de rendre obligatoire l'indication du pays d'origine pour les produits agricoles.
Cette proposition de loi pourrait être débattue, dans une version sans doute raccourcie, dans le cadre d'une journée réservée au groupe (niche parlementaire) fin mai.