Le glissement de terrain qui menace, depuis avril dernier, de faire tomber un pan de montagne a provoqué la coupure de la route Grenoble-Briançon, la fermeture du tunnel du Chambon. Ces derniers jours, le phénomène s'accélère, la préfecture renforce les mesures de sécurité.
"Les masses en mouvement connaissent une nouvelle accélération dont les vitesses moyennes de déplacement augmentent de jour en jour. Le pied de la falaise s'est déplacé de 4 mètres vers l'aval depuis le début du mois de juillet", est-il précisé dans un communiqué de la préfecture d'Isère.
Il y a trois semaines, un effondrement massif et soudain avait été redouté, il ne s'était pas produit, cependant le risque demeure aujourd'hui. Un risque qui a conduit la préfecture à interdire d'emprunter les rives du lac du Chambon en contrebas, ainsi que le GR50.
Selon la gendarmerie, une dizaine de militaires ont été dépêchés sur place, dimanche 26 juillet, pour veiller au respect de l'arrêté préfectoral mais aussi des mesures de sécurité déjà en place: l'interdiction de naviguer sur la retenue, d'accéder aux berges et de pêcher, ainsi que l'interdiction temporaire de survol de la zone sauf pour les aéronefs de secours et de l'État notamment.
La RD 1091, axe majeur de circulation entre Grenoble et Briançon est fermée à la circulation, depuis le 10 avril, en raison d'un affaissement de la voûte du tunnel du Chambon. Une coupure qui a de très lourdes conséquences pour le tourisme local mais aussi pour la vie des riverains qui résident dans la vallée.
Les autorités locales ont évalué à 800.000 mètres cubes le volume des rocs en suspension, assurant que la vague provoquée dans le lac par un effondrement soudain n'affecterait pas la structure d'un barrage EDF en aval.
Vendredi dernier, le 25 juillet, le Premier ministre Manuel Valls a assuré devant des élus locaux à Mont-de-Lans (Isère) que l'Etat serait "au rendez-vous" pour financer les travaux nécessaires à la réouverture de la route et qu'il "n'abandonnera personne".
Il doit participer aussi à la construction, décidée par le Conseil départemental, d'une piste temporaire sur l'autre rive du lac afin de désenclaver la vallée.