La circulation des trains est fortement perturbé ce mardi 30 novembre en Auvergne en raison d’un mouvement de grève des cheminots. Ils dénoncent la dégradation du service et de leurs conditions de travail.
La circulation des trains est fortement perturbé ce mardi 30 novembre en Auvergne en raison d’un mouvement de grève des cheminots.
Réunis dans la matinée devant la gare de Clermont-Ferrand à l’initiative de quatre organisations syndicales représentatives à la SNCF (CGT - UNSA - SUD-Rail et CFDT), les grévistes ont voulu protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et de service. Ils dénoncent le rythme effréné des réorganisations au sein de l’entreprise qui aboutissent selon eux à une destruction des métiers.
“On nous empêche de bien faire notre travail !”
Ils s’opposent en particulier à la baisse continue des effectifs. “Les cheminots sont en colère” explique Hervé Gonthier, secrétaire régional CGT Auvergne Nivernais. “Ils ne supportent plus les réorganisations qui s’enchaînent à la SNCF : plus de 200 postes ont été supprimés ces 3 dernières années en Auvergne Nivernais."
“Aujourd’hui, on arrive au bout du bout" ajoute Sylvain Duvert, porte-parole Sud Rail pour l’Auvergne. "On a supprimé tellement de postes qu’on est obligé de supprimer un grand nombre de trains du quotidien faute de présence de personnel. Quand on ajoute à cela la souffrance dans laquelle se font ces réorganisations, il y a un ras-le-bol général. Le droit au transport est un élément fondamental : aujourd’hui, on n’est plus capable de l’assurer en sécurité, en sûreté.”
“On nous empêche de bien faire notre travail !” s’exclame Hervé Gonthier face aux manifestants, décrivant une région abandonnée par la SNCF et rappelant les fermetures de lignes de voyageurs Thiers - Boën et Volvic - Le Mont-Dore. Sylvain Duvert confirme : “La régionalisation autour de la ville centrale de Lyon a complètement déstabilisé la circulation des trains dans la partie auvergnate.”
La concurrence, c'est une arnaque totale
Sylvain Duvert
Au-delà des souffrances qu’ils décrivent, les cheminots disent vivre une crise identitaire. Ils ne reconnaissent plus l'entreprise de service public qu’ils ont rejoint et le contexte marqué par l’arrivée possible de la concurrence n’arrange rien. “La concurrence, c’est une arnaque totale” lance Sylvain Duvert. “Si un opérateur autre que SNCF doit venir sur la région prendre le marché, tous les trains vont basculer. vous n’aurez pas le choix entre plusieurs trains de plusieurs opérateurs à la même heure. A part engraisser des sociétés privées, ça ne fera rien d’autre.”
Si elle n’obtient pas d’avancée, l'Intersyndicale ne s'interdit pas de reconduire le mouvement au-delà de ce mardi.