Malgré une 3e place au classement de L1 à 4 points du leader lyonnais et une large victoire à Toulouse lors de la dernière journée (1-6), tout est possible dans le choc Marseille-Lyon ce dimanche 20 septembre à 21h00
L'ancien et le nouveauA priori tout oppose Aulas, 66 ans, président de l'OL depuis 1987, actionnaire numéro 1 avec 34% du club, et Labrune, 44 ans, homme
Mais tous deux ont le même objectif: la deuxième place de L1, derrière un PSG intouchable avec son budget (480 millions d'euros) pesant quasiment le double
des deux clubs réunis (125 M EUR pour l'OM, 170 pour l'OL).
Jean-Michel Aulas, un des hommes les plus puissants du football français, prend volontiers
son rival de haut. "Ça fait 28 ans que je suis dans le football, j'ai vu passer
13 ou 14 présidents de l'OM", s'amuse-t-il.
S'il connaît peu le jeu, sa maîtrise de l'univers du football est totale. Les circuits économiques et les instances n'ont pas de secrets pour lui. Il est là où il peut peser sur les décisions.
Vincent Labrune ne peut se prévaloir d'une telle influence. Mais il "monte" souvent à Paris et figure déjà parmi les vice-présidents au bureau de la Ligue de football professionnel (LFP).
Les deux sont d'ailleurs dans le même camp dans la bataille contre la L2 et la FFF.
Les deux présidents peuvent se taquiner également sur le mercato. Cet été, Lyon a chipé Jérémy Morel, libre, à l'OM, alors que l'ex-entraîneur phocéen Marcelo Bielsa voulait le garder. Il a également essayé d'attirer Nicolas Nkoulou, pilier de la défense marseillaise.
Le retour en France de Mathieu Valbuena, passé entre-temps par la Russie, n'entre pas dans ce registre, car Lyon avait besoin d'un meneur. Mais quelques gouttes d'huile ont quand même fini sur le feu dans cette affaire.
Le retour de Mathieu Valbuena au stade Vélodrome, mais sous le maillot de Lyon, risque de déclencher une avalanche de sifflets de la part d'une grande partie du public de Marseille, qui le considère comme un "traître".
"Ce sera forcément particulier, admet le petit meneur de jeu, mais je suis assez
fort mentalement pour surmonter s'il doit" se passer quelque chose.
Sa situation déjà peu confortable aux yeux des supporters marseillais, qui lui reprochent de porter désormais le maillot d'un des grands rivaux de l'OM, s'est aggravée avec la demande au club de lui verser 568.000 euros.
Valbuena a ironisé sur la coïncidence malheureuse du passage mercredi 16 septembre de sa demande devant le juge des référés de Marseille, quatre jours avant OM-OL.
Mais, si la plainte est ancienne, c'est bien lui qui avait saisi la justice, à la suite d'un litige avec son ancien conseiller. En cause, la prime de l'agent, payée par le joueur, qui demande au club de la régler.
Valbuena risque bien d'être agressé verbalement et copieusement sifflé à chaque ballon touché. Et s'il marque, fêtera-t-il son but? "Vous verrez bien", répond l'intéressé.
Pourtant pendant huit ans à l'OM, ponctués notamment d'un titre de champion attendu
dans la ville depuis 1992 et de trois Coupes de la Ligue, Valbuena, 30 ans, a souvent
été applaudi par le stade Vélodrome. Mais en partant au Dynamo Moscou à l'été 2014
il avait assuré qu'il ne jouerait pas pour un autre club français ensuite, promesse bien difficile à tenir dans un marché des transferts frénétique. Lui n'aurait "jamais pensé" revenir comme adversaire, "mais le football réserve
parfois des surprises", explique Valbuena. Il préfère évoquer ce match comme "un grand plaisir", et rappeler que "Marseille
(lui) a beaucoup apporté. "Mais j'ai aussi beaucoup apporté au club avec des victoires, des titres", insiste-t-il.
Valbuena a gardé de "supers bons contacts là bas, des personnes très importantes", qu'il est "heureux de retrouver". Et se dit même "persuadé que les vrais Marseillais ne vont pas siffler". A suivre..