Loi Travail. La grogne s'exprime une nouvelle fois dans la rue à Grenoble

Nouvelle manif contre la Loi Travail à Grenoble, ce mardi 17 mai. Le cortège est parti de la gare à 10 heures. La "fréquentation" fait une fois de plus l'objet de comptages disparates: la préfecture évoque 1.600 manifestants contre 7.000 selon les syndicats. 

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Il s'agit pour les syndicats de relancer le mouvement, moins suivi la semaine dernière, avec 55.000 manifestants recensés en France par les autorités, contre 390.000 (1,2 million, selon les syndicats) le 31 mars.

Il s'agit également de profiter de la lenteur du processus parlementaire, le projet de Loi Travail devant être débattu en juin au Sénat, avant un retour à l'Assemblée, pour une adoption définitive d'ici à fin juillet.

Reportage Anne Hédiard et Jean-Pierre Rivet 

Intervenants: Linda Bensella, secrétaire générale CGT Isère; Adrien Casetuane, militant Lutte Ouvrière; Mélanie Petitnotto, professeur documentaliste SNES; Vito Masella, responsable sécurité

Du côté de FO, on estime que "si le gouvernement acceptait sur trois ou quatre points clés d'ouvrir les yeux, cela arrangerait les choses". Pour le syndicat, il encore possible de "modifier le texte".

"Je ne céderai pas" sur le projet de Loi Travail a toutefois répété, ce mardi matin, François Hollande sur Europe 1. Cette loi, "elle va passer, parce qu'elle a été discutée, a été concertée, a été corrigée, a été amendée", a-t-il affirmé.

A Grenoble, la manifestation s'est déroulée sous surveillance, avec des forces de l'ordre en nombre, notamment des gendarmes mobiles, afin d'éviter les affrontements qui ont fait des blessés ces dernières semaines.


Les casseurs qui agissent dans les manifestations, "ça suffit et ça ne pourra pas rester sans réponse", a prévenu le chef de l'État, soulignant que "manifester c'est un droit, casser c'est un délit".

Vers 12h15, alors que le cortège évoluait place de Verdun, la tension était palpable devant la préfecture. Des jeunes provoquant les forces de l'ordre en poussant les barrières de sécurité. 


Après la manifestation, des jeunes se sont dirigés vers le lycée Champollion pour une brève incursion ponctuée de pétards. Puis la "balade" s'est poursuivie en ville jusqu'au boulevard Joseph Vallier où les manifestants comptaient bloquer les accès à l'A480 à hauteur du Pont de Catane. Là, un cordon de CRS les a arrêtés et pendant une petite heure les deux camps se sont regardés en chien de faïence. 


Peu avant 15 heures, les opposants à la Loi Travail ont levé de camp. Un nouveau rassemblement est semble-t-il prévu à 18 heures place Victor Hugo.

 

"Un pas supplémentaire dans la répression du mouvement"
Dans un communiqué, l'UNEF Grenoble dit constater "qu'un pas supplémentaire a été franchi dans la répression du mouvement". Pour le syndicat étudiant, "c'est le droit de manifester lui-même qui est mis en cause, quand des syndicalistes se font contrôler et fouiller, au faciès et sans justification, alors qu'ils viennent exercer leur droit, dans un rassemblement légal qui plus est".

L'UNEF Grenoble demande donc "des explications au Préfet sur ces consignes qui ne font qu'augmenter l'ambiance anxiogène, et rappelle que manifester est un droit et que les milliers d’individus qui se retrouvent pacifiquement chaque semaine dans les rues viennent défendre leurs conditions de travail et leur avenir".
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