Guillaume Gent a toujours voulu être sellier. Jeune MOF, il travaille le sur-mesure dans la Loire. Parmi ses clients, des cavaliers qui se préparent pour les JO de Paris.
"Toute ma vie, j'ai pensé à la sellerie. Toute ma vie, j'ai voulu faire sellier". Guillaume Gent est le chef d'atelier d'un atelier ligérien qui propose du sur-mesure. Il a créé les selles de plusieurs équipes pour les prochains jeux olympiques et paralympiques.
De l'industrie à l'artisanat
Guillaume a eu une vie avant la sellerie, plutôt en adéquation avec l'ambition de ses parents, mais la vocation l'a toujours accompagné. "J'ai fait des études en hydrogéologie. Une partie de mon parcours chez Total puis l'école des officiers de la gendarmerie nationale, [...] Dès que j'ai pu, j'ai passé le CAP et le brevet de sellier".
Doublement diplômé, Guillaume travaille dans une entreprise industrielle parisienne d'où sortent 2 000 selles par an, mais il n'est pas satisfait. Il intègre en septembre une petite structure ligérienne de 12 salariés qui sort 300 modèles, exclusivement du sur-mesure à l'année. Ici, chaque selle est le fruit d'un travail manuel et artisanal, tout ce qu'aime Guillaume. "C'est vraiment agréable de pouvoir partager sur ce métier qui est artisanal et artistique. Avec Guillaume, on est au top de ce que l'on peut faire. On travaille d'une belle manière" témoigne Marion Paulet qui s'occupe de l'assemblage et des réparations.
Seulement deux MOF sellerie de France
Tout récemment, Guillaume a décroché le prestigieux titre de Meilleur ouvrier de France. Ils sont deux en France. Le second travaille pour Hermès à Paris. Diplômé en 2018, il a obtenu le titre en 2023.
C'est une fierté pour tous ses collègues et son patron. "À l'export, ça va nous faire du bien. Les étrangers sont sensibles au made in France. Ça va nous ouvrir d'autres marchés" se réjouit Patrick Fesquet.
L'équipe espère passer de 7 à 12 selles par semaine, tout en restant fidèle à un maître-mot : le sur-mesure. La selle est un outil d'harmonie, explique Guillaume. Elle peut faire boiter un cheval et faire gagner le cavalier. La fabrication industrielle avec ses tailles standardisées n'est pas assez pointue. Lui vise l'excellence.
"On travaille très précisément sur la morphologie des chevaux et des cavaliers et on arrive à créer une harmonie entre eux par notre savoir et la petitesse de l'atelier.
Guillaume GentSellier MOF
Ce savoir-faire n'a pas échappé aux cavaliers espagnols, brésiliens ou encore suédois, qui en ont fait le choix pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Un coup de projecteur mondial sur l'excellence Made in Loire.