Cancer du sein : être mère après une chimiothérapie grâce au prélèvement d'ovocytes préventif

Chez les femmes jeunes, le cancer du sein est plus agressif et la chimiothérapie peut stopper la fabrication d'ovocytes. Pour palier cette infertilité, il est possible de prélever des ovocytes avant le début du traitement pour permettre une grossesse ultérieure. On parle d'oncofertilité.

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Angélique Duprey a 33 ans lorsqu'on lui diagnostique un cancer du sein. Le centre de préservation de la fertilité du CHU de Saint-Etienne lui propose alors un prélèvement d'ovocytes et la préservation de 7 embryons avant de débuter le protocole de soin. 
Cette précaution est une lueur d'espoir pour de nombreuses jeunes patientes, espoir de bébé aujourd'hui à la portée d'Angélique, après 6 ans de traitement, dont 5 d'hormonothérapie et le feu vert de son oncologue.

Prévoir pour préparer l'avenir

Le dépistage et la palpation sont entrés dans la routine du parcours de santé, donc logiquement, le nombre de diagnostic de cancers du sein est en hausse mais le prélèvement d'ovocytes et la préservation des embryons pour les patients en âge d'avoir des enfants ne sont pas pour autant un automatisme précise la professeure Céline Chauleur, cheffe du service gynécologie-obstétrique du CHU de Saint-Etienne.

L'annonce du risque de la perte de ma fertilité, je l'ai vécue comme un deuxième coup de massue même encore plus important, plus grave que l'annonce de mon cancer.

Angélique Duprey

Si la proportion de risque de cancer du sein est de 1 femmes sur 8 après 50 ans, elle baisse à 20 pour les femmes de 40 ans. Sans généraliser, la professeure reconnait que les cancers chez les femmes jeunes sont plus agressifs. "Dans les traitements que vont recevoir les patientes, il va y avoir la chirurgie bien entendu, souvent des rayons, éventuellement des hormones, mais très souvent vu que ce sont des tumeurs plus agressives, le traitement va nécessiter de la chimiothérapie".

Tant que je n'avais pas préservé ma fertilité, je ne pouvais pas commencer ma chimiothérapie sereinement.

Angélique

Cette dernière va avoir pour conséquence de bloquer les ovulations chez les patientes et de les mettre - temporairement - dans un statut de ménopause. "Toute possibilité de grossesse n'est pas possible et donc ce sont des choses qu'on doit imaginer, en tout cas réfléchir et évoquer avant". Les femmes peuvent retrouver un retour de règles dans les deux années après le traitement, mais des fois c'est plus long et des fois ça ne se produit pas. Pour les patientes de plus de 35 ans, c'est une proposition qui est aujourd'hui systématique au centre de préservation de la fertilité du CHU de Saint-Etienne. Avant, les femmes ont toutes les chances de retrouver leur fertilité mais tous  les cas sont étudiés par l'équipe médicale en accord avec la patiente.

Avant toute chimiothérapie, "pour préserver leur fertilité (ce qu'on appelle l'oncofertilité), on met donc en place un système de préservation de leurs ovocytes. Les ovocytes sont congelés ou si la patiente est en couple, on essaye même de congeler des embryons", détaille la professeure Céline Chauleur.
Pour les cas où le traitement est très urgent, un seul cycle peut être suffisant pour obtenir le nombre d'ovocytes suffisant. 

Sensibiliser les jeunes femmes

Angélique n'a pas décidé si elle voulait des enfants mais elle est très active dans le collectif "Jeunes et rose". Elle partage son expérience et sensibilise les jeunes femmes et le corps médical face au risque de cancer du sein. Elle explique les gestes simple d'autopalpation et invite à la connaissance de son corps pour détecter les stigmates de la maladie.

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