La session du Comité du patrimoine mondial, réuni à Istanbul (Turquie), est "suspendue jusqu'à nouvel ordre", suite à la tentative sanglante de putsch militaire menée dans la nuit de vendredi à samedi. Le classement de 17 sites Le Corbusier et de la Cahîne des Puys devait s'y décider.
"Merci de noter que la 40e session du Comité du patrimoine mondial est suspendue jusqu'à nouvel ordre. De plus amples informations seront transmises dès que possible", pouvait-on lire samedi matin sur la page internet de l'organisation internationale.
L'examen de la demande de classement d'une série de 17 sites de l'architecte franco-suisse Le Corbusier, ( dont la maison de la culture de Firminy) qui était prévu samedi, est ainsi repoussé à une date ultérieure. Même chose pour la candidature de la chaîne des Puys et de la faille de la Limagne, qui devait être à son tour examinée dimanche matin.
"Une représentante du Ministère turc des affaires étrangères m'a appelé pour prendre de mes nouvelles et m'annoncer que la Conférence permanente du Comité du patrimoine mondial est suspendue toute la journée. On saura d'ici ce soir si elle reprend ou pas demain", a rapporté le maire PCF de Firminy (Loire) Marc Petit, dont la ville accueille le plus grand ensemble architectural réalisé par le Corbusier en Europe.
L'ensemble de la délégation française est pour l'heure confinée dans plusieurs hôtels situés à proximité du Centre des congrès de la ville.
"J'ai reçu dans la nuit, puis à nouveau dans la matinée la consigne des autorités turcs de ne pas sortir de l'hôtel d'Istanbul où je me trouve", précise l'élu municipal, par ailleurs président fondateur de l'Association des sites Le Corbusier.
"Pour le moment, on est dans le flou le plus complet. On nous parle de reprendre à midi, demain ou dans trois jours", abonde le vice-président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, Eric Gold, en charge du dossier auvergnat.
"On est bien obligé de prendre notre mal en patience. De toute façon, l'aéroport semble lui aussi bloqué", ajoute ce dernier, qui explique par ailleurs ne pas s'être "vraiment rendu compte" des évènements lorsqu'il dînait dans un restaurant, près la place Taksim, avec des membres de la délégation.
"On a entendu passer des avions de chasse, des hélicoptères, entendu des tirs puis vu une marée humaine descendre dans la rue. Mais ce n'est qu'en rentrant à l'hôtel qu'on a pu vraiment en savoir plus", précise Eric Gold.