Coronavirus : les règles sanitaires actuelles empêchent la tenue d'une cérémonie civile pour les enterrements

Dans la Loire, le cas d'une habitante d'un village, décédée récemment, a révélé un incroyable oubli dans l'organisation d'obsèques. Il est tout bonnement impossible d'organiser une cérémonie civile. La préfecture refusant d'ouvrir une salle à la famille dans cette situation. 

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Pour être efficaces, les règles sanitaires pour lutter contre l'épidémie de coronavirus en France sont strictes. Parfois, leur application peut carrément aller au-delà du bon sens. Quoiqu'il en coûte... humainement. C'est l'enseignement que nous révèle la mésaventure vécue récemment par une famille de la Loire. 

A Saint-Marcel-de-Félines, où elle a vécu pendant un demi-siècle, la maman de Hubert Roffat a souhaité être inhumée sans passer par des cérémonies religieuses. "C'était sa volonté. Elle n'était pas croyante, tout simplement", explique son fils. En toute logique, il demande à la mairie une salle pour honorer sa mémoire. Une demande refusée net par la sous-préfecture. La famille s'adresse alors au maire d'une commune voisine, Balbigny, qui accepte. Mais ce dernier se voit, lui aussi, contredit par la préfecture. Même si cette salle pouvait accueillir 800 personnes -alors que les participants prévus étaient une trentaine- l'accès a été interdit.

Une cérémonie d'adieu... sur un parking

Au final, c'est à l'extérieur, un 21 janvier, que Hubert et les siens ont pu rendre un dernier hommage à la défunte. Pour compenser, un simple barnum a été monté... sur le parking devant le cimetière. "Nous avons eu de la chance dans notre malheur" explique-t-il "Il faisait froid mais avec un grand soleil. S'il avait plu ou neigé, cela aurait sans doute été très différent".

Déconcerté, Hubert insiste pour ne pas politiser cette incroyable anomalie. Il est, lui-aussi, maire d'une commune. "Mais je n'ai pas voulu de passe-droit. Je fais des requêtes éventuelles au sous-préfet en tant que maire, pas en tant que citoyen qui enterre sa maman. Je ne l'ai donc pas appelé. Ceci dit, il ne m'a pas appelé non plus (...)" souligne-t-il.

Du fait de son réseau de connaissances, l'histoire de Hubert Roffat serait tout de même remontée... jusqu'au ministre de l'Intérieur (et des cultes) en personne, Gérald Darmanin. Plusieurs députés se sont en effet émus de cet inacceptable état de fait.

Une question ouverte devrait même être prochainement posée au gouvernement devant le Sénat, forte de ce constat aberrant : si vous êtes catholique, vous pouvez organiser des obsèques dans une église... et si vous êtes musulman, dans une mosquée. Les autres sont... oubliés. En cette période de crise sanitaire, la tradition laïque de la France prévoit de reconnaître la liberté de conscience... mais n'est plus garantie pour les non-croyants. 

 

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