Départementales 2021 : 5 choses à savoir sur la Loire qui font les enjeux de ces élections

Dans la Loire, 160 candidats se présentent aux élections départementales dans 21 cantons. LREM est peu présent, l'UDI absent, le RN en force et la gauche unie dans la plupart des cantons. La solidarité avec le RSA, la station de Chalmazel et la guerre des clans seront au coeur du scrutin.

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Dans la Loire, 42 conseillers départementaux seront élus dans 21 cantons lors de ces élections départementales. Dans chaque canton, plusieurs binômes composés d’un homme et une femme seront candidats. 80 binômes se présentent donc cette fois-ci, soit 160 candidats. Pour figurer au second tour, il faut que les candidats obtiennent les suffrages d’au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si tel est le cas, les binômes seront présents au second tour.

1- Un département fleuve

Le département fleuve, de 4.780 km2, présente une originalité : très étiré du nord au sud, il ne fait que 50 km de large entre les monts du Forez et les monts du Lyonnais. La Loire s’étire sur plus de 100 km de long.

Le département de la Loire a été créé pendant la Révolution française, en 1793, par scission du département de Rhône-et-Loire en Rhône d'un côté et Loire de l'autre. Il est largement issu de l’ancienne province française du Forez. Ses chefs-lieux ont été successivement Feurs, Montbrison puis Saint-Étienne. Le département de la Loire compte 21 cantons pour 327 communes.

En 2021 le budget du département de la Loire se montait à 829,8 millions d’euros.

► « Les pompiers j’écoute »

Le grand public le sait peu, mais c’est bien le département qui gère les Services d’Incendie et de Secours. Le département finance près de la moitié du budget des SDIS pour toutes les communes et les 750.000 habitants. Ce budget concerne les constructions et l’entretien des casernes de secours, et les salaires des 3.000 pompiers environ du département. Le département compte 72 casernes.

Les routes départementales 

Le département de la Loire, c’est d’abord 3.400 kilomètres de voiries départementales et ses 1.800 ouvrages d’art. En 2021, 33 millions d’euros sont investis pour les routes, avec par exemple le pont du canal de Roanne à Digoin, sur la commune de Briennon, des travaux entièrement pilotés par le département avec un budget de 300.000 euros.

► Et aussi à vélo

Le département a affiché sa volonté de redonner l’envie de faire du vélo, avec d’abord la création de la Véloire il y a 3 ans. Un peu plus de 100 kilomètres sont déjà cyclables, avec un tronçon de 40 kilomètres en cours de projet.

► Les collèges, une compétence historique

Le département de la Loire, c’est aussi la gestion et l’entretien de 76 collèges publics et 26 privés. Le Département n’intervient pas dans le contenu pédagogique, mais dans l’entretien, l’équipement ou encore la restauration avec 38 restaurants. Le collège de Veauche est le dernier collège construit dans le département.

2 - La solidarité, et de plus en plus d'allocataires

► Le RSA permet aux plus de 25 ans, sans ressources, de toucher environ 490 euros par mois. Il représente une part essentielle du budget du département. Dans la Loire, il concerne 20.000 bénéficiaires, pour plus d’une centaine de millions d’euros. Ce budget est au cœur d’une récente polémique, car il augmente logiquement avec le nombre d’allocataires. En février, on comptait 1.800 bénéficiaires en moins.

En 2011, le budget du RSA était de 70 millions d’euros, avec une part de l’Etat à 48 millions d’euros et 22 millions pour le département. "En 2020, on est à 106 millions avec toujours le même financement de l’Etat. On prend 36 millions dans le nez", faisait remarquer, amer, Georges Ziegler le président sortant chez nos confrères du Progrès. Les projections pour la fin 2021 évoquent un budget de 112 millions d'euros.

Faut-il dans ce contexte expérimenter le "RSA jeunes", pour les 18-24 ans comme le propose les listes de gauche ? C'est le scrutin qui apportera peut-être une réponse.

► Et plus de 24.000 bénéficiaires de l’APA.

L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est destinée aux personnes d’au moins 60 ans et en situation de perte d’autonomie mais restant à domicile ou en Ehpad. 84 millions d’euros leur sont consacrés par le département.

3- Quel avenir pour la station de Chalmazel ?

Sur la commune de de Chalmazel-Jeansagnière, la station est la propriété du Département avec 12 km de pistes de ski alpin, un télésiège et 7 téléskis, et 90 enneigneurs. La station propose aussi des activités estivales qui sont au coeur des débats actuels. Le domaine skiable alpin s'étend de 1.100 à 1.600 mètres d'altitude, point culminant des monts du Forez.

Le conseil départemental a approuvé en octobre 2020 le concept de "station durable quatre-saisons" à dix ans, avec un budget de 10 millions d'euros. L'hiver, la station rapporte entre 700.000 et 1 million d'euros. L'été, c'est moins de 20.000 euros. Il est clair pour Frédéric Gravier, directeur de la station de ski, que l'été ne rattrapera jamais l'hiver (jusqu'à 100 personnes travaillent à la station) mais le potentiel est là, et avec le réchauffement climatique et la pénurie de neige, il est impossible de faire l'impasse sur ces nouveaux investissements selon lui.

4- Le paysage politique

Le président sortant du Département, Georges Ziegler (LR), et son binôme Fabienne Perrin briguent un nouveau mandat sur le canton de Saint-Etienne 1. Ils mettent en avant leur expérience face à un contexte incertain, sous les couleurs de «l’Union pour la Loire».

Un absent, l’UDI, et LREM

Le président sortant du conseil départemental Georges Ziegler, et Lionel Boucher, président départemental de l’UDI, n'ont pas réussi à s’entendre sur une union pour ces élections. L’UDI est donc absente du scrutin. Le parti majoritaire, lui, ne présente des candidats que dans 5 cantons sur 21, sous l’étiquette «En action pour la Loire». Le RN présente des candidats dans 19 cantons.

La gauche unie, jusqu’au bout ?

Cinq partis de gauche sont unis pour l'élection, dans 17 cantons. Les candidats de gauche ont tous fait campagne sous la même  bannière «La Loire en commun», alors que la droite dirige le département, depuis 1949. Les partis PC, Génération.s, LFI, EELV et PS font front commun pour cette élection. Reste à voir ce qu’il va se passer après le 2nd tour au niveau de chaque canton, la vie politique réservant toujours des surprises.

5- Ces cantons qui défraient la chronique

A Firminy

Une bataille s’annonce serrée à Firminy : le conseiller sortant et ancien maire Marc Petit (ex PCF) condamné pour agression sexuelle se représente. Dans ce canton classé à gauche depuis de nombreuses années, 5 listes sont en lice dont 2 d’extrême droite, avec un binôme de communistes et un autre mené par le nouveau maire de Firminy Julien Luya (LR).

  • Jean-Paul Valour et Esther Zedi (Les Patriotes)
  • Stéphanie Gourgaud et Marc Petit (DVG)
  • Joëlle Beraud et Alain Boutte (RN)
  • Anne-Sophie Putot et Christophe Faverjon (Loire en commun)
  • Danièle Cinieri et Julien Luya  (Union pour la Loire)

Roanne 1 

5 binômes sont en lice dans ce canton. Ici, la gauche et les écologistes sont sous une bannière éclatée. Le binôme sortant représenté par Brigitte Dumoulin et Jean-Jacques Ladet est candidat à sa succession, et les écologistes de leur côté jouent la carte de Laurianne Anselmini-Delorme et Bernard Gerbot.

Le parti présidentiel LREM est assez absent dans le département pour ces élections. Et c’est à Roanne 1 donc que le seul binôme de la majorité se présente, avec Mame Thiaba Diallo et Etienne Mercier; (un autre binôme a reçu le soutien du parti majoritaire).

  • Liliane Benigaud et Jean-Paul D'Elia (RN)
  • Brigitte Dumoulin et Jean-Jacques Ladet (Loire en commun)
  • Daniel Perez et Jade Petit 
  • Laurianne Anselmini-Delorme et Bernard Gerbot (EELV)
  • Mame Thiaba Diallo et Etienne Mercier (En action pour la Loire)

Saint-Etienne 2

C’est la guerre des anciens : le binôme sortant se représente, mais séparé. D’un côté Alexandra Ribeiro-Custodio (DVD), et de l’autre Jean-François Barnier, jadis allié, aujourd'hui opposants.

  • Jean-François Barnier et Pascale Lacour (Union pour la Loire)
  • Cyrille Bonnefoy et Nicole Sanchez (Loire en commun)
  • Aziz Makhloufi et Alexandra Ribeiro-Custodio (DVD)
  • Magali Chouvellon et Sami Hamadouche  (RN)

Saint-Etienne 3

Dans ce canton, seules 2 listes sont présentes et seront donc forcément élues dès le 1er tour, en fonction de la participation. 

Pierrick Courbon est le conseiller sortant. En face à lui, pas de liste de droite, ni de Rassemblement national, mais un binôme LREM avec deux centristes Eric Berlivet et Siham Labiche (adjointe à la mairie de Saint-Étienne). 

  • Éric Berlivet et Siham Labich (Union pour la Loire)
  • Arlette Bernard et Pierrick Courbon (La Loire en Commun)

► Le Pilat

Sur le canton, un binôme citoyen pourrait faire parler de lui, dans la suite peut-être des élections municipales de Pélussin. Robert Corvaisier et Marie Velly représentent le «Collectif citoyen», portés par plusieurs associations qui portent les propositions du «Pilat Collectif Citoyen». Dans le binôme sortant, un seul des deux se représente. Et la liste En action pour la Loire a reçu le soutien de LREM.

  • Jean-François Chorin et Valérie Peysselon (Union pour la Loire)
  • Anne-Marie Borgeais et Cédric Loubet (En action pour la Loire)
  • Robert Corvaisier et Marie Velly (Collectif citoyen)
  • Tim Bouzon et Noémie Hoareau  (RN)

Montbrison

Le binôme sortant, là-aussi, se représente. Face à eux, le député LREM de la circonscription Julien Borowczyk, un binôme du Rassemblement National et un autre pour la gauche unie. La gauche arrivera-t-elle à récupérer son ancien canton ?

  • Grégoire Granger et Christelle Heurtier (RN)
  • Jean-Yves Bonnefoy et Annick Brunel (Union pour la Loire)
  • Julien Borowczyk et Carine Gandrey (En action pour la Loire)
  • Marjorie Combe et Gilbert David (Loire en commun)

En 2015, une très forte domination de la droite et de l'extrême-droite

Ce scrutin 2021 sera observé de près pour comparer les scores de l'extrême-droite. Lors des dernières élections départementales de mars 2015, la liste Divers Droite obtenait 29,6% et le Front National 28,9%. La gauche (PS, Union de la Gauche et Divers Gauche) obtenait près de 24% plusieurs listes confondues. EELV obtenait 1,6% des voix. Lors de ce second tour des élections départementales, le taux d'abstention nationale était estimé à près de 50%. 

Les bureaux de vote ouvrent le 20 juin de 8 heures à 18 heures; et dans les grandes villes jusqu'à 20h. 

 

 

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