Détenu tué à la prison de la Talaudière : l'autopsie révèle une hémorragie cérébrale après des coups violents à la tête

Mehdi Berroukeche est décédé le 29 décembre 2022 après une violente agression de son co-détenu à la prison de la Talaudière (Loire).

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Un détenu de 25 ans est décédé sous les coups de son codétenu dans la nuit de mercredi 28 à jeudi 29 décembre au centre pénitentiaire de la Talaudière, près de Saint-Etienne. L’auteur des faits a été mis en examen le vendredi 30 décembre.

Tous deux se trouvaient dans leur cellule du quartier de semi-liberté lorsque l'agression a eu lieu. Des surveillants qui se trouvaient dans un autre bâtiment ont été alertés par des images de vidéo-surveillance. Le plus jeune des deux avait perdu connaissance lorsqu'ils sont arrivés sur place.

Des coups massifs à l'origine du décès 

L'avocat de la famille, Me André Buffart, a rencontré le juge d'instruction et selon lui : 

"Le rapport d’autopsie conclut à un décès causé par une hémorragie intracrânienne, causée par des coups massifs" explique-t-il. 

"Des blessures sur le bras, des dermabrasions, laissent aussi penser qu’il a été blessé par des coups avec ce qui pourrait être une fourchette. Deux fourchettes ont été retrouvées dans la cellule, dont l’une tordue. Mais ce n’est pas ça qui a provoqué sa mort" précise-t-il. 

De nombreuses questions sur le délai d'intervention 

"Le juge d’instruction a nommé une commission rogatoire pour tenter de comprendre pourquoi personne n’est intervenu, alors que la scène a duré plus d’une heure" nous a précisé Me Buffard. 

Une version des faits corroborée par plusieurs témoignages de codétenus. "On a entendu des bruits, comme s'il prenait des coups mais ce n’était pas des coups. Après, on a tous crié pour appeler les surveillants", nous raconte l'un deux. "On a sonné aux interphones et ils nous ont répondu que c’était une blague" témoigne un autre codétenu. "On a dû attendre une quarantaine de minutes avant qu’ils arrivent", poursuit son camarade. 

"L’administration pénitentiaire a aussi mis plusieurs heures à alerter la police. Il y a clairement eu des dysfonctionnements" estime l'avocat. 

 La victime avait peur de son codétenu 

"L'agresseur a été condamné à plusieurs reprises pour rébellion et outrage et pour des faits d’alcoolisme. De toute évidence, il s’est déchainé sur son codétenu. Il était arrivé le matin même dans la cellule". Mehdi Berroukeche avait confié à ses parents son inquiétude le concernant. Il disait avoir peur. "Medhi l'a pris en vidéo dans la journée. Il regardait le plafond et parlait tout seul, ça se voit qu'il a des problèmes", explique l'un des détenus. 

"On veut comprendre ce qui s’est passé et quels dysfonctionnements il y a eu dans l’administration pénitentiaire" conclut Me Buffard.

"Les explications surprenantes données par cet homme pour expliquer son déchaînement de violence nous ont amenés à nous interroger sur son état psychique", avait déclaré  André Merle, le procureur adjoint de la république de Saint-Etienne.

Le magistrat a simplement indiqué que le médecin qui a examiné cet homme de 29 ans, mis en examen pour meurtre et reconduit en détention, avait jugé son état "compatible avec la garde à vue".

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