Le gouvernement a décidé de beaucoup diminuer le nombre de contrats aidés. Différents secteurs seront touchés comme l'éducation nationale ou les associations. Exemple avec le comité Emmaüs de Mably dans la Loire, qui emploie 23 contrats aidés. Autant de tremplins pour rebondir qui sont menacés.
C'est une décision qui fait beaucoup parler : la diminution des contrats aidés. De toute part, les demandes de report, d'amendement, d'abandon affluent : lundi, c'était la région Bretagne, avec 65000 associations, qui demandait un moratoire sur la diminution des contrats.
Mercredi, ce sont les associations des maires de France qui font bloc, à deux semaines des élections sénatoriales où ces grands électeurs doivent voter. Eux aussi veulent un moratoire. Les élus, toutes tendances confondues, ont dénoncé le manque de concertation et les méthodes de l'exécutif.
Mardi, la ministre du travail Muriel Pénicaud avait réaffirmé que les contrats aidés seraient "mieux ciblés" et indiqué qu'une mission sur le sujet rendrait des conclusions "d'ici la fin de l'année", lors d'un point de presse consacré à la conjoncture du marché du travail.
Ici, voyez l'exemple du Comité Emmaüs de la Loire, où l'on craint que la diminution des emplois aidés signe l'arrêt de mort de l'insertion.
E. Philippe: "nettement moins d'emplois aidés en 2018"
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a confirmé dimanche qu'il y aurait "l'an prochain nettement moins de contrats aidés" qu'en 2017."Nous voulons progressivement réduire le nombre des contrats aidés et développer la formation", a-t-il déclaré lors de l'émission Questions Politiques de franceinfo/France Inter/Le Monde.
Trois secteurs resteront prioritaires pour les emplois aidés: l'accompagnement des enfants handicapés, l'Outre-mer et les secteurs d'urgence sanitaire et sociale, a-t-il ajouté.
Interpellé sur le cas des Restos du Coeur à Grenoble, qui se plaignent de ne plus pouvoir servir de repas chauds suite à la suppression d'emplois aidés, Edouard Philippe a assuré que ce cas ne "correspond pas aux orientations fixées par le gouvernement" et donné instruction au préfet pour que "cela soit réglé le plus vite possible".
En 2016, il y avait 460.000 contrats aidés en France, en 2017, le précédent gouvernement en prévoyait 280.000, a-t-il ajouté, mais "70%
ont été attribués dans les 4 premiers mois de 2017, on sait très bien pourquoi", a-t-il lancé, en allusion à la campagne électorale. "Nous en avons rajouté: au total fin 2017 il y aura 310.000 ou 320.000 emplois aidés", a-t-il dit.
"Ces contrats sont en réalité des contrats précaires subventionnés par l'Etat, donc le contribuable", et constituent "une aubaine" pour des employeurs, a-t-il critiqué, estimant que le développement de la formation sera "beaucoup plus efficace" pour aider au retour à l'emploi.
En effet, dans le secteur marchand, seuls 25% des contrats aidés débouchent ensuite sur un emploi, "donc 75% d'échec", et seulement "57% à 60% dans le secteur non marchand, a fait valoir le chef du gouvernement.