Au lendemain d'une mobilisation dans les entrepôts logistiques du groupe Casino, et juste avant noël, l'heure n'est pas vraiment au combat dans les supermarchés et hypermarchés. Pour un délégué syndical de la Loire "les salariés pensent que tout est plié. Pour la quasi-totalité des gens chez nous, une grève n'y changera rien".

On attendait un samedi de mobilisation massive dans les supermarchés et hypermarchés Casino à l'appel de l'intersyndicale du Groupe, et ce, au lendemain du mouvement dans les 12 centres logistiques Easydis du Groupe.

Mais en cette avant-veille de noël, la vague de  colère n'a - peu ou prou - pas déferlé. Certes, des salariés ont bloqué des magasins à Paris et en région parisienne, d'autres mouvements ont été annoncés à Marseille ou Carcassonne, mais les magasins du groupe sont loin d'être tous concernés.

Impensable de perdre de l'argent

Pour Christophe Choquelle, délégué régional SNTA-FO basé dans la Loire, la mobilisation ne pouvait de toute façon se faire qu'avec parcimonie puisque " les salariés pensent que tout est plié. Pour la quasi-totalité des gens chez nous, une grève ne changera rien ".

Et de fait, sur l'hyper où il exerce, celui de Saint-Etienne Monthieu, rien n'était prévu pour ce samedi. " Qui dit grève dit perte d'argent, et personne ne peut se le permettre vu la situation, même quelques heures".

Seule question qui vaille vraiment désormais pour les salariés du groupe : comment les 313 magasins (241 supermarchés, 65 hypermarchés et 7 drives, Spar ou Leader Price) vont être répartis entre Intermarché et Auchan, les deux enseignes entrées en négociations exclusives avec la direction du groupe ? À la clé : le futur statut des actuels employés - s'ils sont repris - dont les avantages sociaux et les conditions de travail étaient appréciés au sein de Casino. (suite après le post X/Twitter)

Auchan ou Intermarché, quels sont les enjeux ?

Un indice de l'enjeu : de source syndicale, on explique que le groupe Auchan fonctionne plutôt dans une logique d'intégration, c’est-à-dire de fusion des effectifs, et d'application de ses accords d'entreprise pour les conditions de travail et de rémunération (intéressement, participation au bénéfice, etc.).

En revanche, Intermarché fonctionne dans une logique de franchises, où les magasins sont des entreprises autonomes, avec des politiques salariales forcément moins avantageuses. 

Bref, on sent bien que - pour les salariés actuels du groupe Casino- la répartition des magasins aura probablement une incidence sur leurs rémunérations et leurs conditions de travail. Et dans le bassin stéphanois, berceau historique du groupe, c'est la soupe à la grimace puisque Auchan compte déjà un vaisseau amiral avec l'hyper de Villars. 

A Saint-Etienne, la peur de l'avenir

C'est dire que les salariés des Géant Casino de Saint-Etienne Monthieu et de la Ricamarie redoutent de basculer dans le giron d'Intermarché, aux conditions réputées moins favorables, voire ... de ne pas être repris du tout. Pour l'heure, les négociations sur la répartition des magasins sont encore en cours.

Une réunion de l'intersyndicale est prévue le 4 janvier pour " établir le calendrier social des échéances à venir ". Et les organisations syndicales de préciser que leurs revendications sont toujours d'actualité : la reprise de tous les magasins, des primes supralégales pour les salariés dont les emplois seront supprimés, un plan de départ volontaire et un soutien psychologique pour les salariés qui en ont besoin. 

Des cessions de magasins avant l'été 2024

Quoi qu'il arrive, les cessions des magasins vont s'étaler d'avril à juin 2024. Quant aux entrepôts, dont l'avenir est le plus menacé, les discussions devraient aboutir dans le courant du mois de janvier 2024. Pas de quoi sauter au plafond pour les fêtes de fin d'année. 

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