C'est un mouvement massif qui débute chez Lustucru. Depuis lundi 7 février, les trois sites de production de la région sont à l'arrêt. Au total, 90% des salariés seraient mobilisés.
A Lorette, dans la Loire, les employés voient leur usine s'agrandir, après les bénéfices du fabricant de pâtes pendant la crise sanitaire. Mais, selon eux, leurs salaires ne sont pas à la hauteur de ces très bons résultats.
"Au vu des bénéfices de l’entreprise, on estime que nos salaires devraient être revalorisés", explique calmement Stéphane Bonet, délégué syndical FO, "L’entreprise de répartit pas assez ses bénéfices". Stéphane Bonet précise qu’il n’est pas question de se plaindre mais "les salariés ne sont pas assez récompensés par rapport au groupe et au budget que représente Lustucru, même si la direction a eu l'occasion de proposer une enveloppe plus ou moins correcte dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires."
Depuis ce mercredi 9 février au matin, à Communay, dans le Rhône, plus aucune production ne sort de l'usine. Cela pourrait coûter des centaines de millions d'euros par jour au groupe. Une opération coup de poing pour faire réagir la direction. Selon les syndicats, c'est après l'arrivée d'un nouveau directeur général, il y a deux ans, que les négociations salariales sont devenues compliquées.
"Aujourd'hui y'a plus de dialogue social chez Lustucru !" résume le délégué syndical central CGT, Frédéric Charbonnel. "Sous prétexte du covid, lors des réunions CSE, on se cache derrière un ordinateur. Avec l'ancienne direction, on arrivait à faire quelque chose, aujourd'hui ce n'est plus possible. On est attristés, on en a ras-le-bol, c’est pour ça qu’on manifeste et qu’on est dehors".
Les salariés en grève attendent aujourd'hui de pouvoir entamer, à nouveau, une négociation avec la direction.